La Vengeance de Baphomet – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

En l’an de grâce 1314, un scandale éclate à la cour du roi Philippe Le Bel : on découvre que ses brus, les princesses bourguignonnes, ont commis l’adultère avec des gentils hommes de leur suite. Fou de rage, le roi fait enfermer les jeunes femmes et punit de mort leurs amants, acte qu’il regrettera amèrement lorsqu’il recevra une lettre des plus mystérieuses, signée de la main du Baphomet.

L’auteur de cette missive y clame que les Templiers, bafoués par Le Bel quelques années plus tôt, sont désormais vengés, et que le scandale des brus n’était qu’une manigance pour punir le roi et ses alliés. La cour croit à un complot des Templiers, mais Dicy, un des conseillers du roi, rejette cette théorie ; selon lui, les fidèles du Temple n’auraient pas la bêtise de provoquer le roi au vu des tensions entre eux.

Mais alors, qui a vraiment écrit cette lettre, et les brus ont-elles réellement trompé leur mari ? Face à ce mystère, Philippe Le Bel se voit contraint de faire appel à un fidèle du Temple pour enquêter sur la figure du Baphomet. Mais qui ? Il missionne Hugues de la Celle, un diplomate de sa cour, de retrouver Robert de L’Aigle, le filleul de Jacques de Molay qui avait manqué de devenir Templier avant que des calomnies ne circulent à son sujet.

Seulement, depuis que des hommes du roi ont enlevé son épouse et l’ont poussé à trouver refuge en Angleterre, Robert de l’Aigle n’est pas exactement disposé à aider Le Bel. Cependant, la promesse d’une réhabilitation dans le Royaume de France le poussera à accepter la requête royale, et à se lancer dans une folle enquête pour trouver ce  » Baphomet  » et dissiper la menace qui plane sur le roi.

Avis de Valérie

Jean d’Aillon est un auteur de roman historique français renommé. Il aime l’Histoire et aime à faire partager ses connaissances, c’est une évidence. Il revisite ici l’affaire des brus, sous Philippe le Bel, un incident terrible qui s’est résolu dans une abominable cruauté. Le roi ne pouvait accepter d’être diminué par des rumeurs d’infidélité de ses belles-filles.

Il s’agit d’une suite, ce qui n’était pas indiqué sur la couverture, mais même sans avoir lu le précédent roman, le lecteur s’immerge dès les premières pages sans rien rater. Le héros est Robert de L’Aigle, un aspirant templier qui a dû s’exiler en Angleterre après la chasse aux sorcières lancées contre les moines-chevaliers. L’histoire est connue, le souverain choisit de les persécuter, brûlant le dernier grand-maître, Jacques de Molay, pour éviter de rembourser les prêts que la riche institution avait consentis.

Un envoyé du roi le retrouve afin de lui confier une enquête. Philippe a reçu une lettre anonyme qui conspue sa décision envers ses brus et les exécutions des soi-disant amants, signant Baphomet un démon connu des Templiers. En échange, il rend ses terres confisquées à Robert de L’Aigle et réhabilite sa famille. Difficile de refuser, malgré toute la haine qu’éprouve le banni contre cet homme sans pitié qu’était l’intelligent Philippe le Bel.

Si l’intrigue est détaillée et passionnante, on regrette que le style de l’auteur soit tout de même un peu fouillis et touffu. On peut penser qu’il s’égare dans des détails qui nous font attendre la reprise de la trame, même si ça fait aussi partie de l’immersion dans le Moyen-âge qui nous est présenté. D’autres fois, il se répète sur des scènes ou des actions qui ont déjà été commentées… On souhaiterait plus d’efficacité, ce qui ne serait absolument pas un frein au style des écrits.

Si ce n’est pas vraiment gênant, cela demande au lecteur une envie d’accepter la façon dont l’auteur souhaite relater son récit. Les amoureux des polars historiques sauront faire leur choix !

Fiche technique

Format : poche
Pages ‏: ‎600
Éditeur ‏: ‎10/18
Sortie : 3 novembre 2022
Prix : 9,60 €