Vergès : Une nuit avec le diable – Avis +/-


– Pol Pot était drôle et courtois.

Jacques Vergès a défendu des tortionnaires, des nazis, des dictateurs, des criminels de guerre et des terroristes.

Cela lui a procuré le surnom de L’avocat de la terreur. Sa carrière s’est achevée et à présent Jacques Vergès fait le bilan de son existence.

Brillamment illustrée par Guillaume Martinez, cette biographie éclaire sur les activités du défenseur des monstres. Problème : il s’agit de la version de Jacques Vergès et elle ne correspond pas toujours à la réalité.

Ainsi, le dessin nous montre les visages identiques des deux frères Vergès. Logique, Jacques et Paul Vergès ne sont-ils pas jumeaux ? Certes, ils le sont… officiellement. Cependant, il s’agit peut-être de demi-frères, l’un étant un enfant légitime et l’autre ne l’étant peut-être pas, leur statut de jumeaux étant peut-être falsifié.

Plus grave les « exploits » de celle qui deviendra son épouse sont à peine évoqués : « Djamira Bouhired, il faut faire comprendre au monde qu’en posant des bombes, vous posez des questions. » Il n’est pas précisé que le Milk-Bar où des mères de famille emmenaient leurs enfants déguster des glaces ne constituait pas vraiment un objectif militaire (trois morts et soixante blessés parmi les mères et leurs enfants).

Et enfin lorsque Jacques Vergès nie le génocide cambodgien, il évoque juste une guerre terrible. Or, l’essentiel du génocide s’est déroulé après la guerre. Bon nombre de lecteurs qui n’étaient pas contemporains des faits peuvent l’ignorer.

La présence d’un dossier historique aurait été nécessaire.

Fiche technique

Format : album
Pages : 128
Scénario : Jean- Charles Chapuzet
Dessin : Guillaume Martinez
Editeur : Glénat
Collection : 1000 feuilles
Sortie : 7 septembre 2022
Prix : 22,50 €