Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
roman de Michael McDowell
Présentation officielle
1928 à Perdido. Alors que le clan Caskey se déchire dans la guerre intestine et sans merci que se livrent Mary-Love et sa belle-fille, et tandis que d’autres crises – conjugales, économiques, existentielles – aux répercussions défiant l’imagination se profilent, dans les recoins sombres de la maison d’Elinor, la plus grande de la ville, les mauvais souvenirs rôdent et tissent, implacables, leurs toiles mortelles.
Avis de Chris
Les années passent et dix ans se sont écoulés depuis la crue de 1919. Les enfants grandissent et le policier Wingings a pris sa retraite, laissant un jeunot prendre sa place. La guerre intestine entre Mary-Love et Elinor bat son plein. Chacune d’elle avance ses pions avec plus ou moins de subtilité et surtout quelques accrocs.
Cependant, ce n’est plus leur petite « guéguerre » qui attise les foudres du destin. Carl Strickland est de retour à Perdido et compte bien profiter de la bonne grâce des mécènes de sa femme Queenie. Non content de pouvoir la dépouiller sans vergogne, il accepte un étrange échange qui marque encore plus la famille Caskey. Outre ce messager du mal, un crash boursier sème la zizanie dans les comptes structurés des Caskey.
Ce troisième tome transporte le lecteur dans une trame plus dramatique et dans un presque huis clos où la maison d’Oscar et Elinor Caskey semble être le personnage principal de l’histoire. Il faut dire qu’au-delà des rumeurs et des peurs enfantines se cachent peut-être bien plus que de simples ombres inoffensives. Frances, la deuxième fille d’Elinor, en fera les frais.
Par ailleurs, on sent qu’à partir de maintenant, un enchaînement d’événements terribles constituera la fin de la saga. Finies les balades champêtres et place à la gravité de la vie. Et, paradoxalement, La maison fait de plus en plus appel à l’horreur et au fantastique. Si ce dernier reste encore en surface, nous laissant toujours sans réponse à bon nombre de questions, le premier est très palpable. Cette tension quasi omniprésente tient en haleine le lecteur.
Même si ce troisième tome marque la moitié de la saga, le décès d’un personnage iconique peut laisser un goût amer. Le développement de sa mise à mort est trop préparé pour passer aussi inaperçu auprès des autres protagonistes. Il est difficile d’en dire plus sans en dévoiler les tenants et aboutissants, mais on a l’impression d’être pris pour un idiot. Aucun proche parent de la victime n’émet de doutes, même minimes, sur cette mort tout sauf naturelle.
Blackwater : la Maison marque irrémédiablement le lecteur, qu’il soit happé par l’écriture fluide ou qu’il soit choqué par le destin dévolu à Perdido et ses habitants. Cela reste malgré tout un très bon tome qui annonce de nouveaux drames et tragédies.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 240
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture
Sortie : 5 mai 2022
Prix : 8,40 €