Ciné+ Classic – Les Chinois à Paris


– Je me suis laissé dire que les Américains préparaient un débarquement.
– Je me demande de quoi ils se mêlent ces cons là.

Le président de la République française (Bernard Blier) s’est adressé à ses compatriotes en utilisant la formule habituelle : « Mes chers compatriotes, ce sont des temps difficiles, mais… ». Bref, il a appelé les Français à l’esprit d’abnégation et de sacrifice. Celui-ci ne devait pas être au rendez-vous puisque l’armée chinoise a envahi la France et le reste de l’Europe. Quelques militaires ont bien essayé de résister, mais ils avaient égaré la clef de la force de frappe nucléaire (le ministre s’était enfui avec tout le gouvernement).

C’est ainsi que le général Pou-Yen (l’acteur japonais Kyōzō Nagatsuka, parlant avec la voix française de Michel Roux) a pu installer son quartier général à Paris (aux Galeries Lafayette !).

Il a nommé le Français Hervé Sainfous de Montaubert (Jacques François) au poste de gouverneur de la France occupée (autrement dit : collabo en chef). D’autres ont pris des initiatives spontanées. Par exemple, un prêtre catholique (Paul Préboist) s’est métamorphosé en commissaire politique, obtenant ainsi la nationalité chinoise.

Les très rares résistants comme Albert Fontanes (Daniel Prévost) ne peuvent faire grand-chose contre l’opportunisme ambiant. Ainsi, Régis Forneret (Jean Yanne) propriétaire d’un sex-shop vient d’inventer des taxis pousse-pousse, au succès immédiat.

Cette comédie sarcastique rappellera une autre occupation causée par l’incompétence et ayant engendré de trop rares héros et beaucoup de collabos.

Jean Yanne a également eu le courage de réaliser ce film alors que le maoïsme était très populaire en France.