Présentation officielle
The Father raconte la trajectoire intérieure d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.
Avis de Hiro
Anthony est un homme vieillissant, mais il se sent capable de se gérer tout seul dans son appartement. Sa fille, Anna, n’est pas de cet avis. Elle lui cherche une aide à domicile/auxiliaire de vie, mais son père les refuse toutes. Il lui fait clairement savoir son mécontentement. Pour lui, Anna l’infantilise et ça, il ne le permettra pas à son âge.
Et pourtant, Anna lui dit qu’elle part en France avec un inconnu… Anna part en France ? Non, il n’en n’a jamais été question. Et puis elle est mariée. Ce n’est pas un inconnu qui est dans le salon. La discussion d’il y a quelques minutes ? Elle n’a jamais existé.
Plus efficace qu’un film d’angoisse, The Father nous retourne la tête et nous brise le cœur. L’esprit est l’instrument le plus beau de la vie. Le cerveau est un muscle élastique. C’est une merveilleuse machine, mais elle peut faire vivre un véritable enfer à son hôte et à ses proches lorsqu’elle vieillit.
On suit cette histoire en huis clos dans la tête de ce homme âgé. On nous dit tout et son contraire. Les personnages vont et viennent, mais on ne perçoit plus ce qui est vrai ou faux. L’esprit nous joue des tours, la mémoire fait faux bond et les souvenirs ne sont plus fiables. De cette incompréhension naît un désespoir palpable, même qu’on sent qu’Anthony se sent sûr de lui. Ses certitudes sont peu à peu brisées. Cependant, il reste convaincu, car de toute façon, bientôt, il aura oublié.
The Father apparaît un film singulier où Anthony Hopkins transmet à l’écran une myriade d’émotions. Il passe de la gentillesse à la colère en un clin d’œil. Ses mots sont tranchants et il tape là où ça fait mal. Ses proches encaissent cette violence sans pouvoir y remédier car ce n’est pas vraiment « lui » qui parle. On ressent la peur et la perte d’Anna. Sa solitude est cruelle face à ce père qui ne la reconnaît plus. La mise en scène plonge le spectateur dans une spirale qui semble sans fin, où les scènes se répètent à l’infini.
Voilà une œuvre qui n’est pas facile à regarder, mais qui peut faire comprendre ce qu’est la maladie lorsqu’elle touche les souvenirs et la mémoire.
Fiche technique
Durée : 97 minutes
Sortie du DVD/Blu-ray : 29 septembre 2021
Réalisateur : Florian Zeller
Avec Olivia Colman, Anthony Hopkins, Mark Gatiss, Olivia Williams, Imogen Poots…
Sous-titres : : Français
Langue : Anglais (DTS-HD 5.1), Français (DTS-HD 5.1)
Studio : Orange Studio
Disques : 1