Présentation de l’éditeur
Un virus a éradiqué la quasi-totalité des animaux sur Terre. Pou pallier l’absence de bétail, une nouvelle espèce a été développée à partir du génome humain – des êtres en tout point semblables à nous, mais destinés aux abattoirs.
C’est pour l’un de ces établissements que travaille Marcos. Il supervise la chaîne de production, de l’élevage à la boucherie. Mais, chaque jour, sa tâche le dégoûte un peu plus, jusqu’à l’intolérable. Sa vie bascule quand, au mépris de la loi et de la morale, il sauve une femelle de la mort…
Avis de Chris
Informations : Des descriptions très explicites de tortures et de violences animales/humaines sont présentes dans ce livre.
Il y a quelques années, un virus a contaminé les animaux, les rendant toxiques pour l’Homme. Au fil du temps, il est devenu acceptable voire légal de consommer des êtres humains, seule source de protéines admise par les scientifiques. Génétiquement modifiés, produits à la chaîne, ces humains, dorénavant considérés comme du bétail, n’ont ni droit ni identité. Seule leur espèce les différencie comme les PGP (Première Génération Pure).
Marcos travaille dans l’abattoir de son père. Il ne fait pas ce métier par plaisir ou par passion, mais uniquement parce que la paie est bonne. Même si ce travail le hante souvent, il ne peut concéder à s’arrêter. Un jour, sur le pas de sa porte, il reçoit un colis : une femelle PGP.
L’autrice transporte le lecteur dans une dystopie macabre et très réaliste qu’il sera difficile de terminer pour les plus sensibles d’entre vous. Tout le processus d’abattage y est expliqué, sans oublier un détail, tout en passant bien évidemment par les métiers connexes : les éleveurs, les transporteurs, les bouchers, les chercheurs, etc..
L’écriture au présent dote le récit d’une grande puissance. Les phrases sont en générales courtes et vont droit au but. Il y a très peu de détails sur les lieux et les personnages. Tous sont reconnaissables par un prénom, une qualité sociale ou un vêtements. Très peu sur leur passé, leur avenir, leur présent ou même leur personnalité. Seul Marcos, rarement nommé ainsi par le narrateur, a une consistance et une certaine âme.
Cadavre exquis est un roman au regard cru et fait un parallèle sans concession sur ce que l’homme fait subir aux animaux. On apprécie également les petites références à peine voilées sur le capitalisme, les gouvernements, les complots, les lobbys et les médias. C’est subtil, mais on sent que l’autrice a des revendications fortes qu’elle explore dans ce roman.
A. Bazterrica a l’art et la manière de conter et de vous hanter. Les descriptions peuvent être difficiles à digérer, mais elles sont le reflet de la perversion humaine. Cette lecture ne laisse pas indifférente et la fin glace le sang.
Fiche technique
Format : broché
Pages : 320
Éditeur : J’ai lu
Sortie : 12 mai 2021
Prix : 7,40 €