Le service des manuscrits – Avis +/-

Présentation officielle

Violaine Lepage est, à 44 ans, l’une des plus célèbres éditrices de Paris. Elle sort à peine du coma après un accident d’avion, et la publication d’un roman arrivé au service des manuscrits, Les Fleurs de sucre, dont l’auteur demeure introuvable, donne une autre tour à son destin. Particulièrement lorsqu’il termine dans la sélection finale du prix Goncourt et que des meurtres similaires à ceux du livre se produisent dans la réalité.

Qui a écrit ce texte et pourquoi ? La solution se trouve dans le passé. Dans un secret que même la police ne parvient pas à identifier.

Avis de Chris

Violaine Lepage, tout juste sortie d’un coma de plusieurs jours, est éditrice dans le service des manuscrits d’une grande maison d’édition parisienne qui brasse des millions. Elle est également, avec l’aide de Murielle, Marie, Stéphane et Béatrice, découvreuse de talents. Un jour, Les fleurs du sucre fait l’unanimité auprès du comité. Et, à peine sortie de l’hôpital, Violaine va tout faire pour découvrir qui en est l’auteur, d’autant plus que le roman vient d’être nominé pour obtenir un potentiel Prix Goncourt.

Or, s’il y a bien un prix où les mondanités sont de mise, c’est bien celui-ci. Il est donc hors de question pour Violaine d’arriver devant Bernard Pivot sans l’auteur égérie sous le bras. Ce n’est hélas pas son seul souci, car Sophie Tanche, lieutenante de Police de Rouen, réclame elle aussi des comptes quant à cet(te) auteur(e) introuvable. En effet, plusieurs meurtres font étrangement écho à ceux décrits dans le fameux roman.

Le service des manuscrits évoque ce corps de métier si secret et si fantasmé qu’est l’édition. Des milliers de manuscrits y sont envoyés dans l’espoir pour leurs auteurs d’être publiés. On sent une volonté d’Antoine Laurain d’éclairer le lecteur, et surtout l’écrivain en herbe avide de faire partie de ces perles rares. Lui dire indirectement à travers la voix de l’éditrice qu’il rêve complètement s’il pense réussir à franchir la porte d’une maison d’édition, autrement que pour reprendre son manuscrit qui a été refusé pour la quinzième fois.

Tantôt littérature contemporaine, tantôt thriller, Antoine Laurain réussit à retranscrire l’effervescence du service des manuscrits, son objectif et ses pressions, mais peine à rendre crédible cette enquête policière. Elle reste trop en surface et est complètement ahurissante. Beaucoup lèveront les yeux aux ciel durant certains passages. La lieutenante Tanche, pourtant très impliquée dans son métier, ne respire pas vraiment l’envie de mettre un terme à cette série de meurtres. On a l’impression que les obstacles glissent sur cette histoire pour éviter d’entrer dans le milieu noir du thriller.

Et, finalement, on n’a que faire de savoir qui est le tueur. Ce qui nous intéresse davantage est de connaître l’identité et la raison pour laquelle l’auteur des Fleurs du sucre se dissimule. C’est d’ailleurs affirmé avec cette fin qui nous laisse vraiment sur notre faim. Certes, elle apporte les réponses souhaitées, mais ne développe pas assez les conséquences des révélations.

De plus, si Violaine est fouillée tant dans sa personnalité que dans sa psychologie, les autres personnages sont quasiment tous oubliés (excepté Charles) et peu mis en avant. Toutefois, le livre est divertissant et instructif.
L’écriture est fluide et les dialogues sont surprenants dans leur construction. Des reprises de descriptions ou de narrations interviennent dans les paragraphes de dialogues. Si de prime abord cette mise en page peut surprendre, elle ne dérange que partiellement.

Le service des manuscrit se lit d’une traite grâce à de nombreux rebondissements. Les chapitres sont courts et ne s’éternisent pas sur des descriptions ou des dialogues alambiqués. Tinté d’un peu de suspense et d’un amour marqué pour les livres (grâce notamment à tout un tas de citations et d’auteurs célèbres cités), il manque néanmoins ce petit quelque chose pour en faire un thriller assumé et bon.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 224
Editeur : J’ai Lu
Sortie : 3 février 2021
Prix : 7,10 €