C8 – L’aventure, c’est l’aventure

– Si la Commune de Paris a échoué, en 1871, c’est parce que les Communards n’ont pas osé s’attaquer à la Banque de France. Là-dessus, tous les historiens sont formels.

Le monde de l’argent est en pleine mutation. De ce fait, les truands sont en plein désarroi. Ils s’acharnent à trouver l’argent dans les banques, mais ce n’est plus là qu’il est. Aussi, trois truands moyennement doués Lino (Lino Ventura), Jacques (Jacques Brel) et Simon (Charles Denner), ainsi que deux de leurs collègues Charlot (Charles Gérard) et Aldo (Aldo Maccione) beaucoup moins compétents décident de s’adapter en utilisant un discours politique.

Certes, ils n’y connaissent rien. Mais après des entretiens avec des « experts » (ne pas oublier les guillemets) ils apprennent entre autres que « Le chemin le plus court pour aller de la barbarie à la décadence passe par la civilisation » et que Staline est allé au Mexique pour écraser son ennemi Trotski avec une Ferrari (rappelons que certains des truands sont moins doués que d’autres) ! En tout cas dans le discours de Karl Marx, ils ont surtout retenu la notion de capital.

Leur première opération politique consistera à enlever Johnny Hallyday !

L’objectif de Claude Lelouch était de réaliser un film sur la confusion, les intellectuels pouvant être séduits par n’importe quel discours du moment que l’orateur a du charisme. Dans cette perspective des voyous se désintéressant totalement de la politique, mais l’utilisant pour se faire de l’argent, acquièrent ainsi un statut de militants. C’est ainsi que leurs déclarations diverses comme « Nous sommes contre l’autogestion dans les bordels ! » leur valent d’être acclamés par la foule.

Cette version post-soixante-huitarde des Pieds Nickelés bénéficie de la présence de personnalités (Johnny Hallyday, ainsi que les journalistes Michel Drucker et Jacques Paoli) dans leur propre rôle, mais surtout d’acteurs hauts en couleur.