Présentation officielle
Un homme s’éveille enchaîné sur la terre battue d’une cave où règne un effroyable silence. Engourdissement, incompréhension. Qui ? Pourquoi ? La seule façon de repousser son désespoir, de lutter, est de remonter le temps, errer dans les corridors de sa mémoire et chercher à comprendre, en allant de piste en piste, pour tenir en laisse la folie. Guetter l’apparition d’une femme, au moment où les ombres s’étirent dans le crépuscule. Jouer la musique de sa survie.
Avis de Chris
Louis, professeur de SVT, se réveille enfermé dans une cave obscure. Pourquoi ? Quelle en est la raison ? Qui lui en veut ? Combien de temps va-t-il rester ? Et la folie dans tout ça… ? Elle reste enfouie le plus loin possible grâce aux souvenirs heureux qui le maintiennent en vie. Un mince espoir se profile lorsque son geôlier lui apporte une feuille de papier.
L’écriture de Franck Bouysse est agréable et travaillée, mais le cheminement de l’intrigue manque de profondeur. On n’a pas vraiment d’angoisse quant au sort de Louis puisque ses pensées les plus intimes sur sa condition de prisonnier sont rapidement balayées par ses souvenirs avec sa petite amie, Lilly, ou son quotidien rythmé d’élèves et de café. L’auteur s’attarde davantage sur des événements banals que sur la trame et cela donne un sentiment d’inachevé.
D’ailleurs, l’auteur est taxé d’écrivain de polar noir, grâce à son premier roman Né d’aucune femme salué par la critique. Pourtant Des nœuds d’acier de Sandrine Collette réussit là où Franck Bouysse tâtonne. Étant un court ouvrage, il y a très peu de détails superflus et sans doute trop de personnages pour qu’ils soient développés à égalité. Cela frustre un peu le lecteur, car certains avaient l’air vraiment intéressants, et on ne nous les présente que peu de temps.
On papillonne de chapitre en chapitre à partir de la deuxième partie, pour finir sur une histoire totalement secondaire qui donne l’impression d’un remplissage, afin que la taille du roman soit suffisant. Cette seconde intrigue apporte cependant la raison du titre du roman. Quant à la fin, elle laisse un léger goût amer, car peu vague et assez abrupte.
A part ça, le livre se laisse très bien lire, grâce à des phrases courtes, qui vont droit au but. Les chapitres sont eux aussi assez courts ce qui dynamise l’intrigue. On est tout de même happé et le livre se dévore rapidement. Quelques réflexions sur l’enfermement sont distillés au fil de la lecture et on peut noter que le suspense est présent.
Finalement, Oxymort ne révolutionne pas le genre mais divertit suffisamment, si tant est que le lecteur ne soit pas déçu de la raison pour laquelle Louis est enfermé.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 224
Éditeur : J’ai Lu
Sortie : 4 mars 2020
Prix : 7,20 €