L’Etat Sauvage – Avis +/-

Présentation officielle

Etats-Unis, 1861, la guerre de Sécession fait rage. Une famille de colons français décide de fuir le Missouri où ils vivent depuis 20 ans. Edmond, Madeleine et leurs trois filles doivent traverser tout le pays pour prendre le premier bateau qui les ramènera en France.

Victor, ancien mercenaire au comportement mystérieux, est chargé de veiller à la sécurité du voyage….

Avis de Valérie

1861
Alors que le Nord du pays envahit le Sud des Etats-Unis pour la terrible guerre civile qui va déchirer le pays, une famille de Français installée dans le Missouri depuis 20 ans se sent poussée à repartir vers la vieille Europe. Le père de famille, Edmond, engage un éclaireur et mercenaire, Victor pour les guider dans les territoires sauvages jusqu’à New York. Il n’y a encore pas d’autres solutions pour voyager à travers ce grand pays.

Énigmatique, le cavalier semble tourmenté mais fasciné par la dernière des filles, Esther, malgré leurs différences sociales. Celle-ci semble être réfléchie, par rapport à ses aînées Justine et Abigaëlle, et porte un regard personnel sur ce qui l’entoure. Leur mère, Madeleine, sait que son mari la trompe avec leur employée Layla, une esclave affranchie pilier de la famille. Le voyage semble à la fois initiatique et organique, et révélera à chacun ce qu’il est vraiment !

C’est un film prometteur qui tente des incursions dans une vision baroque du western, quelques fois réussies, mais pas tout le temps. Le réalisateur français a une sensibilité passionnante, et une volonté affirmée de se démarquer des codes du genre. Il base son scénario sur une base historique certaine, et s’autorise des digressions dans la logique narrative.

Ces choix assumés ne sont pas tous harmonieux, une bande son répétitive et très psychédélique, des mouvements de caméra identiques et répétés trop souvent… Les femmes marchent derrière la voiture, tandis que le père de famille est assis, le tout ralentissant la progression, il y a une trotte du Missouri à New York, surtout par le chemin des écoliers.

Autre exemple, la caméra va s’attarder sur un incident tellement surprenant dans sa résolution (le wagon est coincé sur un étroit chemin, bordé par un précipice), pour faire passer les femmes à l’avant, une seule solution, par le précipice, à leurs risques et périls, en laissant les chevaux attachés à la voiture alors qu’un faux mouvement entraînerait une embardée fatale, et quid du cavalier et sa monture, lui a t-il tenu le sabot pour pas que le dada ne tombe ?), à la fin, ce ne sont plus les yeux qu’on hausse au ciel, mais un point rageur devant tant d’incohérences !

Les acteurs sont tous intéressants, Alice Isaaz en tête. Elle est fascinante et dote son personnage de véritables émotions. Kevin Janssens est extra également, fort et crédible. Déborah François moins présente, nous étonne par son absence, au contraire d’Armelle Abibou que l’on découvre ici est puissante, et on lui souhaite une grande carrière.

En bref, c’est un film riche de découvertes, dont la couleur originale et baroque peut séduire comme irriter. Une expérience pas totalement réussie, mais dont on sort obligatoirement touché. A voir donc, avec un esprit ouvert si vous n’aimez pas le dépassement des genres !

Fiche technique

Sortie : 26 février 2020
Durée : 118 minutes
Genre : western
Avec Alice Isaaz, Kevin Janssens, Déborah François, Armelle Abibou, Kate Moran, Bruno Todeschini…