Forgiven – Avis +

Présentation officielle

En 1994, à la fin de l’Apartheid, Nelson Mandela nomme L’archevêque Desmond Tutu président de la commission Vérité et réconciliation : aveux contre rédemption. Il se heurte le plus souvent au silence d’anciens tortionnaires.

Jusqu’au jour où il est mis à l’épreuve par Piet Blomfield, un assassin condamné à perpétuité. Desmond Tutu se bat alors pour retenir un pays qui menace de se déchirer une nouvelle fois …

Avis de Valérie

Lorsque Nelson Mandela a été élu président d’Afrique du Sud, il a hérité d’une situation totalement explosive. Ce pays riche, où près de 90 % de la population est noire, indigène, mais ne possède rien ou presque rien, tandis que les 10 % restants sont blancs (à l’origine des colons venus d’Europe, notamment des Pays bas, les Afrikaners) et aux postes clés du gouvernement et de l’exécutif.

L’apartheid (ségrégation raciale instaurée fin des années cinquante) s’est imposé dans la violence et le crime. Au moment de débuter son mandat, Nelson Mandela doit réduire des fractures monumentales. Il nomme l’archevêque anglican Desmond Tutu à la tête de la commission Vérité et réconciliation, afin de permettre un rapprochement entre Blancs, Coloured (métis) et Bantous (Noirs).

Cette entreprise peut se passer d’un homme de Dieu pour fonctionner, mais un homme ordinaire pourrait-il tenir face aux atrocités commises, avouées et pardonnées ? C’est tout là l’enjeu du film qui oppose un prisonnier, Piet Blomfeld, un ancien flic raciste si violent qu’il a été chassé des forces de police, à Desmond Tutu, prix Nobel de la paix de 1984.

Piqué au jeu de la réconciliation nationale, Blomfeld envoie un courrier à l’archevêque, qui le sélectionne et le rencontre. Contre toute attente, le prisonnier n’a rien à avouer, mais il est suffisamment lucide et intelligent pour lui jeter au visage ses quatre vérités. Quel homme peut croire au pardon de crimes de cette ampleur ? S’ensuit une joute entre deux hommes incroyables, mais surtout sur la démonstration de la puissance du pardon, lorsqu’il est demandé, reçu et accepté.

Le film peut être dur à visionner, car même si le scénario ne montre que peu d’images terribles, on les devine derrière la pudeur de la caméra. Eric Bana est incroyable dans ce rôle manichéen, mais pourtant bourré de nuances et finalement d’émotions. Forest Whitaker est confondant de vérité, et on a du mal à se rappeler le véritable Desmond Tutu, tant l’acteur marque les esprits.

C’est un très beau film qui va jusqu’au bout de son propos et qui met en lumière un pan de notre histoire contemporaine finalement peu connu.

Fiche technique

Sortie : 9 janvier 2019

Durée : 115 minutes

Avec Forest Whitaker, Eric Bana, Jeff Gum…

Genre : drame