Seconde humanité – Avis +

Présentation officielle

Pour son premier roman, Adrien Mangold explore les destins d’un chercheur, d’un soldat et d’une fillette qui pourraient marquer l’Histoire quand d’une inattention naît une pandémie, d’une convoitise une guerre, de l’apocalypse une Seconde Humanité.

Avis de Chris

Seconde Humanité, écrit par Adrien Mangold aux Éditions de L’Homme Sans Nom a la particularité de contenir deux histoires distinctes, mais liées par un dessein commun qu’est la survie de l’humanité.

Alors que le récit principal, que l’on différencie par sa tranche blanche, suit un chercheur du laboratoire Sefria qui fait face à une pandémie meurtrière, le second, qu’on distingue par sa tranche noire, est un manuscrit qui conte les aventures d’une fillette, d’un soldat, d’une panthère et d’un archiviste en proie à une guerre sans merci. Ce manuscrit, qui est envoyé au chercheur peu après son mariage, contiendrait la solution quant au problème de la pandémie qui sévit sur Logosme, l’une des cinq mégalopoles que compte dorénavant la Terre, environ mille ans après le Grand-Bleu (période à laquelle l’océan a recouvert la quasi-totalité de la planète Terre).

L’auteur manie les deux récits par un style d’écriture différent. La pandémie est décrite par le chercheur lui-même, sous une première personne du singulier, au présent. En revanche, le manuscrit est conté par un narrateur omniscient, à la troisième personne du singulier au passé, jamais avare de détails sur les lieux, situations ou destins entrecroisés des protagonistes qui se battent pour qu’une guerre cesse enfin.

Les chapitres, découpés en plusieurs parties, apportent leur lot de suspense, distillés comme il faut. On a l’avantage, ici, d’avoir peu de personnages, d’autant plus que le lecteur devra s’attacher à deux groupes distincts, à des époques différentes. L’auteur mettra nos nerfs à rude épreuve, car dans ce monde de science-fiction, la justice n’est pas à l’ordre du jour. La vie est ce qu’elle est de plus injuste, froide et meurtrière.

Le récit souffre un peu d’un manque d’approfondissement des descriptions de l’univers. Celles de lieux sont assez sommaires, mais efficaces. Quant aux personnages, ils sont réussis, bien qu’un peu clichés, et l’action présente est aidée par une écriture fluide.

On peut noter que l’éditeur a fait du bon travail sur l’illustration de couverture commandée à François-Xavier Pavion. Elle représente bien le livre, entre l’océan, maître de l’univers et la civilisation humaine représentée par cet immeuble qui sort de l’eau. Petit loupé, le titre en surbrillance tend à disparaître rapidement. Enfin, le fait d’avoir choisi un auteur français, qui plus est pour son premier roman, est un choix audacieux, qui, on l’espère, fera toujours partie de cette ligne éditoriale engagée envers nos compatriotes, dans un genre si décrié qu’est l’Imaginaire !

Ce premier roman, pas forcément novateur, mais assez mature, intéressant, original et bien construit, pourra plaire à un lectorat qui souhaite découvrir ou plonger dans la science-fiction peu éloignée de notre réalité. En un volume, avec une véritable fin, on a pourtant envie d’en lire davantage, autant pour retrouver les personnages du récit principal que ceux du manuscrit.

Un auteur prometteur qui frôle d’un doigt fin la thématique de l’écologie, et qui tente de donner une définition à l’Humanité.

Fiche technique  

Format : broché et numérique
Pages : 360
Éditeur : HSN (Les éditions de l’Homme Sans Nom)
Genre : Science-Fiction
Sortie : 9 novembre 2018
Prix : 19,90 €