Les Impressionnistes à Londres – Avis +

Présentation officielle

La guerre franco-allemande de 1870, la chute du Second Empire, puis la Commune de Paris poussèrent de nombreux artistes installés en France à se réfugier au Royaume-Uni. Dans les mois ou les années qui suivirent la fin des événements, des réfugiés économiques vinrent rejoindre leurs rangs. L’Empire britannique est alors au sommet de sa puissance.

Londres représente un refuge sûr pour les artistes quittant Paris, mais le choix de leur destination est aussi guidé par l’idée que le marché de l’art y est plus porteur. Leurs oeuvres exposées et, dans bien des cas, acquises par des collectionneurs anglais apportèrent à l’art et aux institutions britanniques un souffle de modernité. Réciproquement, l’expérience de l’exil outre-Manche exerça une influence nouvelle sur l’art français. Le parcours animé par des témoignages sonores, permet au visiteur de faire le voyage de Paris à Londres en revivant l’expérience de ces artistes en exil.

Certains sont déjà célèbres (Carpeaux, Tissot, Daubigny), d’autres vont s’y révéler en enseignant leur art (Legros, Dalou), tandis que les futurs impressionnistes (Pissarro, Monet, Sisley) peinent à convaincre le public anglais malgré le soutien du marchand Durand-Ruel qui diffuse l’art français à Londres. Ces personnalités contrastées de la scène artistique française sont présentées parmi le cercle d’amis et de collectionneurs qui les ont soutenues durant leur séjour anglais.

Co-organisée avec la Tate Britain de Londres, l’exposition réunit plus d’une centaine de chefs-d’oeuvre nés au bord de la Tamise, dans l’atmosphère brumeuse et industrielle du Londres Victorien. L’histoire s’achève en 1904 avec Derain qui vient peindre un Londres aux couleurs du fauvisme.

Avis de Claire

Qu’est-ce qui pousse l’homme à l’exil, et en particulier l’artiste ? Voilà une réflexion intemporelle et on ne peut plus dans l’actualité. En 1870, une combinaison de plusieurs éléments a contribué au départ outre-Manche de quelques grands noms de la peinture impressionniste. Le mouvement est encore jeune, il est né en 1860, en germe de quelques oeuvres magistrales qui marqueront l’histoire de l’Art.

On évoque souvent ces artistes étrangers réfugiés à Paris, tel Van Gogh, Mary Cassatt, Jongkind ou plus près de nous Modigliani, Picasso ou Foujita. Mais les Français ont aussi connu l’éloignement. L’Angleterre est, à ce moment-là, une destination idéale. Il y a déjà une communauté française bien installée, et l’entente cordiale (1830) a définitivement enterré l’époque napoléonienne. Les artistes y trouvent donc non seulement un refuge, mais également l’inspiration.

L’exposition se visite comme un voyage. Après une mise en contexte des troubles (la guerre franco-allemande, la chute du Second Empire et enfin la Commune de Paris), le visiteur s’embarque pour une traversée épique, grâce à un tableau animé et sonore inspiré par Marine, effet de nuit de Claude Monet. La scénographie, la décoration, tout évoque l’Angleterre victorienne, fleuron de la Révolution industrielle.

Si quelques peintres décident de rester, comme Alphonse Legros, d’autres anglicisent leur nom, tel James Tissot, tandis que certains y reviennent, c’est le cas pour Alfred Sisley, et beaucoup ne rêvent que de rentrer, comme Claude Monet. Celui-ci laissera quelques incroyables chefs-d’oeuvre, dont la fameuse série sur le Parlement, représentée ici par quelques toiles venues des quatre coins du monde.

Une exposition incontournable, réalisée en partenariat avec la Tate Gallery de Londres.

Fiche technique

Adresse : Musée du Petit Palais – Avenue Winston Churchill – 75008 Paris

Horaires : Du mardi au dimanche de 10H à 18H – Nocturne le jeudi jusqu’à 20H

Fermeture : le lundi et les jours fériés

Tarifs : de 11 à 13 €