VOD : Fullmetal Alchemist – Avis +/-

Présentation officielle

Alors que l’alchimiste Edward Elric cherche un moyen de reconstituer le corps de son frère Al, le gouvernement militaire et de mystérieux monstres le surveillent de près.

Avis de Chris

Fullmetal Alchemist, dit FMA, est l’adaptation live[[c’est une adaptation en prise de vue réelle avec des acteurs]] très attendue du manga du même nom créé par Hiromu Arakawa en 2002. Déjà adapté en animé, par deux fois, en romans, en jeux vidéo (dont un sortit en France sur PSP), etc. Cette fois, FMA, sous la houlette du réalisateur et scénariste Fumihiko Sori, débarque sur les écrans japonais, puis sur ceux du monde entier grâce à Netflix. Cette licence a été popularisée en France avec sa première saison animée diffusée dans l’émission La Kaz sur Canal + en 2005. La même année, la version papier sortait chez Kurokawa en France. Alors que vaut cette adaptation live ?

Encore tout jeunes, Edward et Alphonse Elric vont tenter l’impensable : ressusciter leur mère grâce à l’alchimie, cette science occulte qui permet de transmuter un objet en un autre selon le système de l’échange équivalent. Suite à cette tentative, Ed va perdre sa jambe, puis son bras afin de lier l’âme de son frère, dont le corps a été aspiré pendant la transmutation, à une armure. Pire que perdre leurs corps, la transmutation est un échec cuisant. Mais loin de s’avouer vaincus, ils vont parcourir le monde à la recherche de la pierre philosophale afin de retrouver leur corps d’origine.

Le film flirte entre la comédie et la tragédie. Mais peu à peu, on entre dans le vif du sujet, et la noirceur de l’univers s’infiltre partout. Si l’histoire a été légèrement modifiée afin, sans doute, de dynamiser le propos et surtout pour condenser 27 volumes en un peu plus de deux heures, le film perd facilement les personnes ne connaissant rien à cet univers riche. Beaucoup de scènes phares de l’original étaient espéréees, et en cela, le film répond aux attentes des fans. Cependant, il néglige les autres. Les scènes s’enchaînent sans transition et surtout sans présenter les personnages, leurs liens, ni leur passé. Ce manque d’explication donne au film ce côté fan service qui ne lui permet pas de vivre de lui-même.

Certains passages perdent alors en émotion et en force à cause d’un manque d’approfondissement des personnages secondaires, mais tous ne sont pas dénués d’intérêt. D’ailleurs, l’un d’eux, qui reste un protagoniste très secondaire à la base, est ici bien plus développé, lui donnant même un rôle des plus importants.

Autrement, le jeu des acteurs est parfois inégal et surjoué. Si certains personnages en deviennent agaçants (comme Winry, un personnage pourtant charismatique et attachant dans le manga), dans l’ensemble, le jeu reste bon et on y croit assez pour rentrer pleinement dans l’univers, à la fois européen et d’après-guerre. Le casting a plutôt été bien fait.

En revanche, les effets spéciaux sont un peu moyens. Outre des fonds verts qui se remarquent (la scène où Al perd son corps est presque risible), les décors paraissent peu naturels tandis que les lieux sont trop lisses, sans défaut. Cependant, les quelques transmutations sont, dans l’ensemble, assez bien réalisées. Quant aux costumes, certains font penser à du cosplay, tandis que d’autres, plus travaillés donnent un sentiment de crédibilité à cet univers déjà très fantastique. D’ailleurs, Al, dans son armure est sans doute le personnage le mieux réalisé.

Côté musique, le film se targue d’avoir des sonorités provenant de plusieurs continents. Elles s’imbriquent parfaitement aux situations, notamment celles qui accompagnent les combats. Enfin, la version française a été bichonnée par le service de VOD, puisque les doubleurs sont presque tous les mêmes que ceux de l’animé, ce qui confirme encore cette volonté de rendre hommage aux fans avant toute chose.

Paradoxalement, il y a quelques longueurs et surtout quelques manqués comme au début avec le prêtre qui, affublé d’un amplificateur d’alchimie, trouve le moyen d’être coincé face à une porte close. On s’attendrait à ce qu’il se fasse sa propre entrée par alchimie. Mais non…

Pour finir, cette adaptation est plutôt moyenne dans l’ensemble. Elle n’est pas un copier-coller de l’œuvre originale, ce qui est tout à son honneur, et développe certains questionnements profonds comme dans le manga. On peut regretter l’absence de certains personnages emblématiques, mais cela n’entache pas ce film riche en rebondissements jusqu’à un final téléphoné, mais pas forcément bâclé. Les bases de l’univers sont posées, ne reste plus qu’à plonger à corps perdu à l’intérieur, sans doute d’une suite à venir [[ceci n’est pas prévu pour le moment, mais le film semble tendre vers une suite]].

Fiche technique

Sortie : 19 février 2018
Durée : 134 minutes
Avec : Ryōsuke Yamada, Tsubasa Honda, Dean Fujioka, Kanata Hongō, Yō Ōizumi….
Genres : Fantastique, Drame, Adaptation live
Distributeur : Netflix