Rencontre avec Gabriele Mainetti pour ‘On l’appelle Jeeg Robot’

Question : c’est toujours un peu difficile de poser des questions avant d’avoir vu le film, on va alors essayer de ne pas vous dévoiler le film. Est-ce que vous pouvez nous dire comment est né le projet On l’appelle Jeeg Robot ?

Gabriele Mainetti : C’était surtout l’envie d’apporter une réponse aux films américains sur les super-héros. Et essayer de faire quelque chose qui soit vraiment italien, et même romain. Ça n’a pas été facile, mais on y est arrivé.

Question : Justement, tous ces prix que vous avez eu, 7 césars italiens qui sont les David di Donatello, vous avez été surpris pour ce premier film.

Gabriele Mainetti : Je suis content. Comme vous pouvez l’imaginer, je ne suis pas aussi costaud que le protagoniste, mais c’est un moment important pour le cinéma italien et pas seulement pour moi. Parce que c’est une reconnaissance du cinéma de genre, et ça fait quelque chose de particulier, car en général, ce sont des reconnaissances qui ne leur sont pas faites. Et moi, j’étais assis dans la salle avec d’autres personnes qui étaient aussi en concours. C’était un bon moment.

Question : Justement, quelles sont vos références au niveau des super-héros ?

Gabriele Mainetti : Évidemment, mes références en super-héros sont les Japonais. J’ai grandi en regardant des dessins animés japonais, et évidemment celui de Go Nagai[[créateur de Kotetsu Jeeg/Jeeg Robot]]. Je ne pouvais pas le faire à la Elman. Vous connaissez Dave Elman[[Personne qui a mis au point une technique d’hypnose]] ? Mais rien que le nom est tout un programme.

Les super-héros japonais ne sont ni gentils ni méchants en soi, ils sont comme nous. Et c’est déjà une grande différence. Et là ils vivent en banlieue nord, ils ne savent pas vraiment comment ils doivent se servir de leurs pouvoirs. Alors qu’apparemment les super-héros américains le savent très bien.

On voit ce qu’ils font dans la vie, et ils ne font pas ça.

Question : Justement vous avez tourné dans le stade Olympique de Rome. Comment s’est passé ce tournage au niveau des autorisations, vous avez rencontré quelques difficultés ?

Gabriele Mainetti : Alors j’avais 180 figurants, et je me souviens que le producteur du film, non le régisseur, m’a dit : « Aujourd’hui, il ne faut pas faire de bêtises, et même de conn****, parce que c’est la journée qui coûte le plus cher à tourner. ». Et donc le héros commence à courir, et il se claque un muscle. Et il a donc été envoyé à l’hôpital. Du coup, l’autre vient me voir et me dit « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? ». J’ai donc pris un figurant, et j’ai tourné toutes les scènes de dos. Après on s’est plié, on s’est mis à genoux et on lui a dit « S’il te plaît viens. » Et voilà, c’était comme ça qu’il jouait. C’était vraiment trop fou. Mais c’est une surprise, alors je ne vais pas vous en dire plus sur cette scène qui se passe au stade olympique de Rome. Mais je peux juste dire qu’il y avait un match Rome-Larzio, mais que ce jour-là, il n’y avait que des drapeaux de la Rome pour une raison évidente.

Question : la musique a aussi beaucoup d’importance, je crois que vous y avez beaucoup contribué. Pouvez-vous nous dire comment cela s’est passé ?

Gabriele Mainetti : J’ai moi-même composé la musique de ce film avec un copain. Ce n’était pas évident non plus, car au début, j’avais plutôt une approche avec un recours symphonique. Et lorsque mon copain l’a vu, il a dit « Non pas comme ça, car là, tu écrases le film. ». Il faut garder les mêmes thèmes, il faut être minimaliste et y aller en crescendo, comme le film. Donc au départ, c’était tout doucement, et puis c’est boom et l’explosion.

Sortie du film : 3 mai 2017