La Jeune Fille Sans Mains – Avis +/-

Présentation officielle

En des temps difficiles, un meunier vend sa fille au Diable. Protégée par sa pureté, elle lui échappe mais est privée de ses mains. Cheminant loin de sa famille, elle rencontre la déesse de l’eau, un doux jardinier et le prince en son château. Un long périple vers la lumière…

Avis de Valérie

La jeune fille sans mains est l’adaptation d’un conte de Grimm, que le réalisateur a choisi de porter au grand écran dans un style d’animation très particulier. L’idée est d’épurer au maximum le design afin d’animer que quelques traits sur des aplats de couleurs pour suggérer une silhouette, un décor, une ambiance.

L’histoire, comme souvent, choisit de malmener les cœurs purs. Un pauvre meunier accepte de donner ce qu’il y a derrière son moulin contre la fortune qui tarde à venir à lui. Car, à part un pommier, il n’y a rien derrière son moulin. Le marché semble en faveur du pauvre homme. Mais bien sûr, le diable tentateur a lui vu que sur le pommier, il y avait la fille de l’artisan. Et il vient la chercher afin de conclure les tractations.

Mais devant l’innocence de la victime, il repart bredouille, avec seulement ses mains qu’il a fait trancher par le père. Ce conte cruel n’épargne ni les bons ni les méchants ou les faibles. La jeune fille que le diable n’a pas pu enlever comme il le voulait, va subir sa vengeance récurrente. Mais, elle va également trouver l’amour, avant de devoir s’enfuir avec le fruit de celui-ci.

L’auteur et réalisateur a choisi de ne pas édulcorer une certaine réalité naturaliste, ce qui peut surprendre, comme une nudité esquissée. De plus, l’histoire n’est pas joyeuse, mais grâce au personnage principal ce n’est pas ni pesant ou désespérant. Elle se bat, elle ne se laisse pas abattre par le destin ou les épreuves.

Le plus surprenant est l’esthétisme choisi qui peut rester difficile à appréhender par un public large, même si on l’avoue, on s’y fait rapidement. Les doubleurs, expressifs, donnent le la (sur un ton théâtral) et on ne rate aucun détail même si on ne les reconnaît pas immédiatement. Dernière chose l’animation peut paraître quelques fois saccadée. Le spectateur est mis à contribution par des images qui s’effacent pour lui laisser combler les manques par son imagination.

Un exercice original et réussi même s’il peut être difficile sur la durée de l’histoire, et si ce n’est pas beau d’une manière classique.

Fiche Technique

Sortie : 14 décembre 2016

Durée : 73 minutes

Avec Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm, Philippe Laudenbach

Genre : fantastique