Présentation officielle
Pour réaliser leurs films, les premiers réalisateurs puisent leurs idées dans le féerique ou réveillent des créatures hors normes : Avec des cornes, des grandes dents, des poils, des tentacules, des yeux dans le creux des mains…, diables, fantômes, spectres se multiplient. Les « scènes
Une expédition menée par le professeur Challenger au coeur du Brésil dans le but de trouver le « monde perdu » mentionné dans le journal d’un explorateur. Ils vont découvrir un univers peuplé de dinosaures… Ce film d’aventure qui demanda quatorze mois de tournage, annonce King-Kong par l’emploi de maquettes de dinosaures mises au point par Marcel Delgado et les trucages de Willis O’Brien.
Toutes les séances sont accompagnées au piano par les élèves de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel, en collaboration avec le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
Avis de Vivi
Le Monde perdu (The lost world) est un film muet de Harry O. Hoyt, librement adapté du roman fantastique éponyme de Sir Arthur Conan Doyle (1912). Ce fut un succès immédiat, à sa sortie en 1925, où il entra dans l’histoire du cinéma car, pour la première fois, des images d’animation, fabriquées artisanalement par Willis O’Brien, étaient intégrées dans le récit à des prises de vues réelles, bien avant Roger Rabbit ! C’est un fait reconnu aussi que c’est ce film qui a inspiré les Jurassic Park de Steven Spielberg.
Le spectateur d’aujourd’hui, habitué aux images de synthèse, pourrait trouver que les effets spéciaux réalisés avec des bouts de ficelle, des squelettes métalliques recouverts d’éponge et de caoutchouc sont rudimentaires et que le traitement de l’histoire est un peu kitsch. C’est justement ce qui rend ce film fascinant!
De même, la conscience des mutilations et avaries qu’il a subies apportent un supplément d’émotion à chaque plan. La photo et le travail sur la couleur sont magnifiques. Ici un lever de soleil, là des yeux phosphorescents qui peuvent faire penser que le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul se souvenait peut-être du Monde perdu lorsqu’il a réalisé Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, en 2010… On aime voir des flammes roses lécher des arbres noires, la couleur n’étant pas forcément là où on l’attend…
On apprécie aussi l’humour qui parcourt le film, le jeu très expressif et exagéré de Wallace Beery, par exemple, qui présente sa femme (carton This is my wife), après l’avoir soulevée et perchée sur un meuble! L’exotisme très cliché d’une indigène chantant en s’accompagnant à la guitare fait sourire mais le musicien du film, Robert Israel, s’arrange intelligemment pour que la mélodie devienne un thème qui nous accroche jusqu’à la découverte du monde perdu.
Lobster films est bien récompensé des longs et rudes efforts de restauration fournis pour faire renaître cette oeuvre d’importance! A la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, on nous a expliqué que le tout dernier plan était un mystère et ne correspondait à rien. Nous avons trouvé, au contraire, qu’il est bienvenu et lui avons trouvé du sens. A vous de voir et de juger!
Fiche technique
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
73, avenue des Gobelins 75013 Paris
Durée : 92 minutes
Tarifs : 4,50 à 6,50 €
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