Entre deux feux – Avis +/-


Il réfléchit longuement, crachant en pensée sur ces volontaires occidentaux qui retournaient leur veste au moindre signe de danger.
Il interpella l’un d’eux, seulement âgé de seize ans, et lui demanda s’il était Français.
Le jeune homme répondit qu’il venait de Bruxelles, mais Bilal lui tira tout de même une balle en pleine tête.
– La même racaille ! cracha-t-il.

Divisée en plusieurs factions rivales, la Syrie est devenue le lieu de nombreux massacres. C’est dans ce pays en plein chaos que se rend Paul. Cet ancien des Forces spéciales est devenu un « honorable correspondant » au service de la D.G.S.E. La nouvelle mission qu’il a accepté consiste à s’infiltrer en Syrie pour y découvrir des preuves de l’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement de Bachar el-Assad.

Son périple va lui faire rencontrer des alliés potentiels : des amazones chrétiennes, des jeunes djihadistes français qui affirment qui ne le trahiront pas, un mercenaire ambigu, un jeune musulman amoureux d’une chrétienne prénommée Marie, et même un spetsnaz russe qui refuse de trop sympathiser avec ce Français au cas où il devrait le torturer.

Entre combats et trahisons, ruses et manipulations, ce roman d’espionnage présente de nombreux personnages atypiques et rappelle le contexte d’une grande complexité de la guerre civile syrienne. On trouve également des scènes lyriques comme lorsqu’une organiste fait diversion lors d’un combat en interprétant avec son orgue La Marche des trompettes, d’Aïda !

Héros de plusieurs romans de George Brau [[Safari de Sarajevo au Darfour (L’esprit de tous les combats), Loups de guerre (Libre label), Nébuleuse afghane (Libre label), Passé par les armes (Rocher). Dans Entre deux feux, on apprend que Paul a un petit-fils faisant ses études, ce qui implique que ce baroudeur devrait avoir atteint sinon dépassé la soixantaine]]. Paul louvoie entre les différentes factions dans la Syrie ravagée par la guerre.

Décrivant les tourments des civils comme les exactions des combattants, il commente également le comportement des médias occidentaux. Ainsi pour éviter les accusations de racisme, ils préfèrent parler de quelques convertis, alors que la majorité des djihadistes étrangers venus combattre en Syrie sont d’origine maghrébine.

Ces réflexions se révèlent pertinentes. Mais qu’en est-il de l’utilisation des armes chimiques ? Eh bien Paul émet l’hypothèse que la responsabilité de cet acte pourrait bien être l’oeuvre des rebelles. Il fait ainsi le parallèle avec le massacre de Markale lors du siège de Sarajevo qui selon Paul (et l’auteur avec lui) n’aurait pas été commis par les Serbes, mais par les Bosniaques. Le propos est osé. Cependant, Georges Brau serait un ancien officier supérieur des forces spéciales et de la DGSE…

Alors qui sait ?

Fiche technique

Format : broché
Pages : 376
Editeur : Eaux troubles
Sortie : 7 mai 2016
Prix : 21 €