L’histoire préfère les légendes aux hommes.
Elle préfère la noblesse à la brutalité, les discours enflammés aux actes silencieux.
L’Histoire se souvient de la bataille, mais elle oublie le sang versé.
1827, le jeune Abraham Lincoln (Benjamin Walker) décide de violer la promesse faite à son père de ne jamais s’en prendre à un dénommé Barth qu’il soupçonnait de ne pas appartenir à la race humaine. Créature essentiellement nocturne Barth (Marton Csokas) se révèle plus fort et plus rapide. Lincoln ne doit son salut qu’à l’intervention d’Henry Sturges (Dominic Cooper) qui exerce l’activité de chasseur de vampires.
Il s’agit du début d’une association. Après une formation, Sturges envoie son apprenti sur les lieux de résidence de quelques vampires. Tandis que Sturges fournit les informations, Lincoln est l’exécuteur grâce à sa hache à la lame en argent. Tout à ces activités nocturnes Lincoln ne néglige pas ses études d’avocat qui lui permettent de militer activement pour la cause abolitionniste.
D’ailleurs ses deux activités vont bientôt se rejoindre car l’essentiel des vampires américains évolue dans le Sud où la traite négrière fournit aux vampires des victimes n’étant pas protégées par la loi.
Basé sur le roman de Seth Grahame-Smith (à qui on doit également Orgueil et Préjugés et Zombies) ce film allie le cinéma d’action (aux scènes de combat spectaculaires) à l’évocation historique. Durant la guerre de Sécession Abraham Lincoln se trouve au sommet de sa lutte personnelle contre l’esclavage et les vampires. Parallèlement le président confédéré Jefferson Davis (John Rothman) fait alliance avec les vampires qui en intégrant ses troupes forment des unités de combattants invulnérables.
On trouve également deux amis historiques de Lincoln : Joshua Speed Fry (Jimmy Simpson) et l’Afro-américain Anthony Mackie (William Henry Johnson).
Par contre le scénario laisse entendre que Lincoln n’avait plus de famille à partir de 1827, année de la mort de son père. Or ce dernier vécut jusqu’en 1851. Il se remaria avec la belle-mère de Lincoln (qui lui survécut). Elle apporta au mariage ses trois enfants avec lesquels vécut Lincoln, ainsi d’ailleurs qu’avec son frère, sa soeur et un cousin.
La concentration du cercle restreint des personnes de confiance de Lincoln contribue à réaliser un film symbolique. Elle rappelle dans tous les sens du terme que l’Histoire de l’Amérique a été écrite dans le sang.
La fin du film se déroulant dans le Washington contemporain est également symbolique et présente le nouveau chasseur de vampire : un blanc anonyme. Seulement voilà, il aurait été préférable de représenter un afro-américain dans les années 80 (pour faire le lien avec un autre président).