La révolte d’une châtelaine – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Ecosse, XIVe siècle
La France… Depuis qu’elle y a fait son éducation, lady Clare rêve d’y retourner. Rappelée par son père dans son rustique château écossais, elle peine à s’habituer à la rudesse de son pays natal. Heureusement, elle attend à tout moment la demande en mariage du comte de Garencières, un Français galant et raffiné, qu’elle a connu en France.

Mais c’est compter sans l’arrivée de sir Gavin, un chevalier au passé mystérieux qui demande asile au château. Clare ne sait pas ce qui l’exaspère le plus chez cet homme : sa franchise, son mépris des convenances, ou l’assurance infaillible qu’il dégage…

Si Clare le supporte, c’est uniquement parce qu’il partage sa passion des faucons. Mais tous ses projets basculent lorsque son père, conquis par leur visiteur, pose un ultimatum à Clare : si le comte de Garencières ne se déclare pas avant la fête de Betlaine, c’est au chevalier Gavin qu’il donnera sa main…

L’amour rend aveugle. Les préjugés aussi.

Avis de Valérie

Blythe Gifford construit un roman immergé dans l’Ecosse de la fin de l’époque médiévale qui subit encore et toujours les guerres de clans et de pouvoirs entre la couronne anglaise et les rois écossais.

Gavin est un prince bâtard, fruit de l’amour du frère du roi Edward et d’une Écossaise. Il a toujours eu en lui ce schisme entre l’autorité du pays conquérant et cruel et celui opprimé et rebelle qui s’oppose à l’annexion. De plus, bras armé du roi, il a souvent exécuté des ordres qui ont noirci son âme, jusqu’au jour où il refuse de faire flamber une église pleine de villageois appeurés. Il abandonne le roi et s’en va se terrer près de la frontière entre l’Ecosse et l’Angleterre.

Arrivant sur les terres des Carr, il rencontre la jeune châtelaine lady Clare qui en l’absence de son père parti aux côtés des Douglas lutter contre l’envahisseur dirige le clan. Alors qu’elle se méfie de ce chevalier seul et désabusé, elle accepte de lui offrir l’hospitalité. Élevée en France, elle est pétrie des règles de la chevalerie, idyllique et irréaliste, et c’est en quelque sorte sa sauvegarde contre la peur et l’angoisse s’opposant la rugosité du pays de ces ancêtres.

Lorsque celui qu’elle aime, un seigneur français venu aider les Ecossais contre la perfide Albion, revient aux côtés de son père, elle espère une demande en mariage qui lui permettrait de repartir en France… Devant l’absence de réaction dudit noble, son seigneur et père exige qu’elle soit mariée avant les fêtes de Beltaine, dans le cas contraire, il lui imposera sir Gavin comme époux.

La romancière arrive avec talent à tisser un environnement qui nous parle. Elle y mêle également beaucoup d’informations passionnantes sur la fauconnerie et cela donne un sentiment à la fois romanesque et naturaliste qui renforcent l’effet sauvage des terres d’Ecosse.

Par contre, lady Clare qui est pétrie des belles idées de la cour a du mal à accepter sa condition qu’elle trouve indigne, ainsi que le manque d’éducation de ceux qui l’entourent. Elle est nous devient relativement antipathique car durant tout le roman, elle s’enferre dans un mépris injustifié envers Gavin et ceux qui choisissent d’aimer. Notre héros, lui, d’un homme sombre, rejeté et ostracisé, devient lumineux et généreux au fil du récit.

On peut comprendre que la jouvencelle a besoin de se confronter à la réalité pour évoluer, mais même après son mariage et le rapprochement avec le chevalier, elle ne change pas de comportement. Elle nous déçoit et on peut regretter que l’auteur n’ait pas construit différemment sa trame en lui faisant comprendre la dure réalité des choses plus tôt pour mieux profiter de sa relation avec Gavin.

Un roman très bien écrit qui souffre d’un personnage féminin qui tarde à nous montrer ses bons côtés.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 320
Editeur : Harlequin
Collection : Les Historiques
Sortie : 1 août 2015
Prix : 6,95 €