Ostende 1936 – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ostende, la station balnéaire huppée belge, le soleil, la mer, l’ambiance des cafés d’avant-guerre : pour les deux amis qui s’y retrouvent en cet été 1936, cela ressemble à de banales vacances où l’essentiel est de prendre du bon temps. Sauf que ces deux amis, ce sont Stefan Zweig, le richissime écrivain de bonne famille, et Joseph Roth, l’alcoolique miséreux mais génial, désormais indésirables dans une Allemagne nazie où leurs livres sont interdits.

Les écrivains qui les rejoignent, dont Arthur Koestler, sont, comme eux, traqués, bannis, à mesure que la situation politique en Europe empire. Ostende 1936 est un « roman vrai » dans lequel Volker Weidermann raconte l’histoire envoutante d’un été pas comme les autres, à la veille des atrocités de la Seconde Guerre mondiale. Un été au cours duquel Zweig, Roth et bien d’autres se sont réunis pour célébrer la vie comme on ne le fait que par désespoir. Une fête d’adieu à la culture européenne.

Avis de Claire

Stefan Zweig est plus que jamais sous le feu de l’actualité. Alors que des adaptations du Joueur d’échecs et Vingt-quatre heures de la vie d’une femme triomphent sur les planches, l’auteur viennois apparaît avec beaucoup d’élégance dans ce roman du critique littéraire et écrivain allemand Volker Weidermann.

Ce roman biographique, qui nous fait goûter aux quelques années euphoriques qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, et dont le point culminant a été ce fameux été 1936 à Ostende, en Belgique, met en scène quelques célèbres personnalités de la vie culturelle européenne de l’époque.

Le récit, passionnant et sensible, nous raconte les liens d’amitié entre Stefan Zweig et Joseph Roth, leurs rapports ambigus et leurs rencontres au sommet au bord de mer, dans le foisonnement culturel de cette terre belge, patrie de James Ensor.

D’autres figures tutélaires complètent ce petit microcosme, des écrivains allemands exilés, juifs ou non, comme Irmgard Keun (le dernier amour de Roth), Hermann Kesten, Egon Erwin Kisch, ou encore Arthur Koestler.

La plume généreuse et intelligente de Volker Weidermann les fait revivre pour nous le temps d’un été doré, dans la croisée des chemins où le monde d’hier si cher à Stefan Zweig est sur le point de disparaître.

Un exercice de style brillant et indispensable.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 160
Editeur : Piranha
Sortie : 5 mai 2015
Prix : 16 €