Présentation de l’éditeur
En 1973, après la mort de sa femme, Steve Abbott, écrivain et militant homosexuel, déménage à San Francisco. Avec sa fille de deux ans, Alysia, il s’installe dans le quartier de Haight-Ashbury, le centre névralgique de la culture hippie.
Là où Joan Baez a pris le micro dix ans plus tôt pour appeler à lutter contre la censure et en faveur de la liberté d’expression. Là où les représentants officiels de la Beat Generation – William Burroughs, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Neal Cassidy – annoncèrent l’avènement de la révolution psychédélique.
Steve Abbott découvre une ville en pleine effervescence dans laquelle la communauté gay se bat pour ses droits, il rejoint la scène littéraire de l’époque et fréquente cette génération de jeunes gens bien décidés à tout vivre, tout expérimenter.
Commence pour le duo père-fille une vie de bohème, ponctuée de déménagements, de fêtes et de lectures de poésie a` l’arrière des librairies. Alysia Abbott revient sur les aventures de son enfance alors que le virus du sida ronge peu à` peu la ville.
Avis de Valérie
Il fallait le style ciselé et précis de Alysia Abbott pour arriver à nous faire plonger dans cette époque incroyable sans que cela ne soit ni une accumulation de clichés ni trop chargé en émotion nostalgique.
Steve Abbott se sait bisexuel lorsqu’il épouse Barbara Binder. Nous sommes à l’époque où la révolution des mœurs explose et cela ne les gêne pas ; ils éprouvent une communion de pensée et un véritable amour. Un an après, la petite Alysia vient au monde, mais un drame prive très rapidement la fillette de sa maman qui disparaît dans un accident de voiture.
Steve, qui avait en parallèle des relations avec des hommes, a beaucoup de mal à faire le deuil de sa femme, il s’installe à San Francisco en pleine eldorado gay avec sa fille et tente de l’élever avec amour, tout en souhaitant vivre de sa poésie.
Le talent de narration de l’auteur est d’avoir effectué des recherches minutieuses pour recouper ses souvenirs, les écrits de son père dans ses journaux de bord, ceux de sa famille comme de leurs amis connus ou inconnus. Ce travail lui permet de tisser une toile incroyablement serrée où elle peut faire évoluer son roman biographique sans fausses notes.
De plus, malgré une belle délicatesse, elle ne cache rien, ne prend aucun chemin de traverse sans jamais se départir de sa pudeur. Tout se joue avec tendresse, finesse et intelligence. Grâce à sa manière de faire, nous nous immisçons aux côtés de Steve Abbott, sa fille et ses amis et découvrons cette vie bouillonnante de la beat generation !
Ce qui nous semble être une histoire personnelle se retrouve être celle de l’Amérique, de ses douleurs face à la jeunesse qu’elle a eu tant de mal à intégrer, et de son incapacité à gérer l’après sida. Malgré ces sujets difficiles, lorsque nous ouvrons Fairyland, nous plongeons dans une douceur que le style fluide de Alysia Abbott transforme en complicité.
A noter, l’adaptation française tout aussi minutieuse permet de bien rendre les pensées de l’auteur. De plus, le livre est émaillé des photos de jeunesse de Alysia et son père.
Parfait !
Fiche Technique
Format : broché
Pages : 381
Editeur : Globe
Sortie : 12 mars 2015
Prix : 21,50 €