Dear White People – Avis +

Présentation Officielle

La vie de quatre étudiants noirs dans l‘une des plus prestigieuses facultés américaines, où une soirée à la fois populaire et scandaleuse organisée par des étudiants blancs va créer la polémique. Dear White People est une comédie satirique sur comment être noir dans un monde de blancs.

Avis de Valérie

Dear white people est un film sur le racisme, mais faire un film sur le racisme n’est-ce pas l’être un peu ? C’est justement tout le paradoxe que cette idéologie trimballe derrière elle et l’impossibilité de la résoudre, si ce n’est l’acceptation de la différence.

L’université de Winchester fait partie de l’Ivy league[[les huit meilleures universités des Etats-Unis, même si Winchester a été inventée de toute pièce]] et a comme symbole la mixité culturelle. Pourtant, malgré une nouvelle réglementation obligeant les maisons d’étudiants traditionnellement blanches à recevoir des étudiants de couleurs comme celle noire à accepter des élèves blancs, les tensions raciales (puisque au States, il s’agit bien de race et non pas d’ethnie) sont plus présentes.

Pour les étudiants afro-américains de la résidence Armstrong/Parker, il est temps de faire valoir le droit à l’égalité. La jeune Sam White anime une émission de radio, Dear white people (que l’on pourrait traduire par Cher ami blanc) où elle épingle le racisme ordinaire avec énormément d’humour et d’esprit caustique.

Elle soutient que puisque le racisme est la manière de faire valoir qu’une race est supérieure à une autre et qu’aux Etats-Unis celle dominante est la caucasienne, il ne peut y avoir de racisme noir vis à vis des Blancs.

Afin de s’opposer à la conduite de Troy Fairbanks que les étudiants les plus radicaux trouvent trop accommodant avec les autorités, elle se présente à la direction de la maison. C’est surtout pour elle un moyen d’agiter tout ce petit monde car elle ne compte pas gagner…

Le jeune réalisateur s’est inspiré de sa propre expérience et décrit une nouvelle ère de l’histoire des Noirs américains. Avoir un président ayant des racines africaines pour héritage n’a visiblement pas tout résolu, le passif est trop important et les efforts non suffisants.

Pour sa première réalisation d’un long métrage, Justin Simien réussit un coup de maître en mêlant humour et critique sociale tout en finesse. Il n’y a aucun jugement mais de vraies réflexions que le spectateur appréciera à différents niveaux. L’interprétation est transcendée par la beauté de Tessa Thompson et sa pureté de jeu. Tyler James Williams est lui aussi étonnant, comme d’ailleurs les autres interprètes, sans distinction.

Chaque personnage pourrait être très stéréotypé, mais la force du film est que derrière chaque cliché, il y a une vérité qui s’oppose à une partialité. Seul écueil, les très nombreuses références à une culture qui nous est au final étrangère ne permet pas de tout saisir à sa juste valeur. De plus, on l’imagine, l’adaptation française va devoir trancher dans le vif, nous vous conseillons de choisir si cela est possible la version originale sous-titrée, même si vous avez peur de ne pas tout saisir.

Une très bonne surprise qui évite les poncifs en affinant les partis pris de chaque côté, les retournant et les épuisant. Bravo !

Fiche Technique

Sortie : 25 mars 2015

Durée : 108 minutes

Avec Tyler James Williams, Tessa Thompson, Kyle Gallner, Teyonah Parris,

Genre : comédie sociale