La fonction du balai – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

1990, Cleveland, frontière du Grand Désert d’Ohio.
Lenore Beadsman a des soucis : son petit ami et patron est un jaloux qui a plus de complexes que de cheveux, son arrière-grand-mère a disparu de sa maison de retraite avec vingt-cinq autres pensionnaires et sa perruche se met à débiter des inepties, devenant la star d’une chaîne de télévision chrétienne…

Avis d’Emilie

On considère l’oeuvre de Foster Wallace comme hermétique. C’est peu dire !

Le premier chapitre est un condensé de personnages que l’on ne reverra jamais pour la plupart. Tant de noms et de descriptions qui n’apportent rien au lecteur… On panique un peu parce qu’on se dit qu’on ne retiendra jamais qui sont ces personnages les uns par rapport aux autres, puis on entame le chapitre 2 et… à part Lenore, on ne nous parlera plus des personnes précédemment citées.
C’est à la fois un soulagement et un étonnement. Pourquoi nous assommer avec tous ces noms dans ce cas ?

Si l’on parvient à passer ce moment (déjà très long) et à survivre aux trois premiers chapitres, l’intrigue se révèle plaisante et loufoque. Lenore, l’héroïne principale, est attachante et on la plaint de ces mésaventures, qui vont de ses ennuis au travail ou avec son ami à la disparition de sa grand-mère (qui n’est pas morte mais a fugué de la résidence de retraite où elle était placée).

Le style est très particulier. L’oralité est très présente, dans les dialogues comme dans les narrations. On a la sensation que l’auteur nous raconte une histoire avec un brin de désinvolture, comme si lui-même n’était pas concerné.

Si c’est très agréable pour les dialogues (cela rend les personnages très vivants) on est perdu le reste du temps. Les phrases sont extrêmement longues et régulièrement, on se rend compte qu’on ne comprend pas ce qu’on lit. C’est assez surréaliste.

De deux choses l’une : si le lecteur « accroche », il se régalera, c’est certain. Par contre, l’inverse est également vrai : si l’on ne parvient pas à s’immerger dans le style étrange et l’histoire déjantée où l’intrigue ne mène nulle part, impossible d’y trouver un quelconque plaisir, et les rares rires que le roman parviendra à nous arracher seront des rires nerveux parce qu’on n’a rien compris.

Bizarre…

Fiche technique

Format : semi-poche
Pages : 700
Editeur : J’ai lu
Collection : Roman
Sortie : 14 mai 2014
Prix : 10 €