Salmacis l’élue – Avis +

Présentation de l’éditeur

« J’ai levé les yeux : à trois mètres au-dessus de moi, Andrea me fixait, m’encourageant à le rejoindre. Nos regards se sont noués. Il avait des yeux incroyables, à l’iris violet, frangés de longs cils très noirs, que l’on aurait dits maquillés, une bouche en arc, sensuelle. Il a esquissé un sourire…

Ma dernière vision avant de perdre l’équilibre. »

Toute sa vie Faustine Sullivan, seize ans, s’est contentée d’une place à l’ombre de son frère jumeau.

Mais c’est à la mort de ses parents, dans un pensionnat perdu dans la montagne, qu’elle trouve l’envie d’exister.

Quelle est cette force irrésistible qui l’attire vers le mystérieux Andrea ? Et comment imaginer qu’en cédant à ses sentiment, Faustine risque de se brûler les ailes ?

Une histoire d’amour et d’apprentissage qui vous happera jusqu’à la dernière ligne…

Avis de Claire

Dans la mythologie grecque, Salmacis est le nom d’une naïade, celle-là même qui est tombée amoureuse d’Hermaphrodite, et qui les a condamnés à vivre à tout jamais dans le même corps.

S’il n’est pas forcément évident pour tous de posséder cette référence, ce n’est pas du tout gênant, c’est même peut-être mieux, car on aime cette idée de ne pas comprendre tout de suite où l’auteur veut nous mener. Le roman d’Emmanuelle de Jesus commence comme une romance adolescente, on pense parfois un peu à l’ambiance de la saga Le Miroir aux vampires, du très doué Fabien Clavel.

Mais d’emblée, page après page, strate après strate, l’histoire se met en place par petites touches, à l’aide de révélations savamment distillées. Et on peut dire que c’est vraiment une belle réussite, non seulement le style de l’auteur se prête parfaitement à une lecture d’une traite, si possible sous la couette, mais l’univers qui se dessine peu à peu a le don de conserver encore bien des mystères, sans que ce soit cependant trop frustrant pour le lecteur.

Faustine et son jumeau Sacha sont orphelins. Happés de plein fouet par le monde cruel qui nous entoure, ils ont perdu leur père durant le drame du 11 septembre, fait d’actualité ô combien traumatisant de ces dernières années. Leur mère, quant à elle, n’a pas supporté de vivre sans l’amour de sa vie, et s’est donné la mort.

Les adolescents semblent frappés par le sceau du malheur. Recueillis par une tante et un oncle aimants (non, ce n’est pas Harry Potter !), ils intègrent un prestigieux pensionnat, bien plus mystérieux qu’il n’y paraît. Alors que Sacha est un beau gosse sûr de lui, Faustine se sent empotée et mal à l’aise avec son physique un peu androgyne. Mais cette nouvelle vie va, en quelque sorte, les révéler à eux-mêmes…

Impossible d’en dire plus sans révéler l’essentiel de l’intrigue et la mécanique qui fait basculer le récit dans le fantastique. Il faut le savourer pendant la lecture, on s’interroge un moment avant de comprendre où l’auteur veut nous mener, elle sait garder le secret le plus longtemps possible. Et si, à l’issue de ce premier tome bien des énigmes et des questions demeurent, on ne demande pas mieux ! Vivement le tome 2 !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 380
Editeur : Black Moon
Sortie : 30 avril 2014
Prix : 16 €