Noé – Avis +/-

Présentation Officielle

Russell Crowe est Noé, un homme promis à un destin exceptionnel alors qu’un déluge apocalyptique va détruire le monde. La fin du monde… n’est que le commencement.

Avis de Valérie

Si le scénario s’appuie sur le livre de la Genèse de la Bible, le déluge est un concept retrouvé dans de nombreuses civilisations. Pour certains, ce cataclysme expliquerait l’orientation de la Terre (légèrement inclinée), ce qui a donné les saisons.

Dans les textes bibliques, Noah incarne la patience et le repos (sens de son prénom), et au contraire de celui interprété par Russell Crowe, il sait qu’après le déluge, il faudra repeupler la Terre.

Les veilleurs ne sont pas descendus aider les hommes, mais pour s’accoupler avec les femmes qu’ils trouvaient à leur goût, ils ont donné naissance aux monstres des légendes de l’antiquité. Sont montés dans l’arche en plus des animaux Noé et sa femme, leur trois fils et leurs femmes… sachant qu’ils étaient tous mariés et adultes.

D’autres petits détails sont discordants. Néanmoins, la direction et les choix artistiques propres au réalisateur se tiennent jusqu’à environ la moitié du long métrage. Le scénario met en lumière la corruption de l’humanité à leur manière de considérer – ou plutôt déconsidérer – la Nature.

C’est bien vu et intelligent, et même d’actualité puisqu’on associe l’homme carnivore violent comme un anthropophage : les deux étant la création de Dieu. On mange de l’animal pour s’accaparer sa force, pas réellement pour se nourrir. Ce luxe inutile pointé du doigt est très vegan et c’est sûrement la meilleure communication qui soit à leur cause.

Une scène emblématique montre qu’on échange des femmes contre un animal vivant qui est jeté dans la foule, qui le porte aux nues et se l’approprie violemment en arrachant des bouts pour le dévorer. Cette scène n’est pas sans rappeler celle des Dix commandements de Cecil B. de Mille, où le veau d’or est porté dans le camp et autour duquel une orgie se déroule. La corruption sexuelle est maintenant remplacée par la jouissance extrême de la Nature.

Malgré la longueur, le spectateur est emporté par cette aventure épique jouée par des acteurs de première grandeur (exception faite de Emma Watson, qui vraiment a du mal à cacher son peu de talent).

Puis, Darren Aronofsky change de livre pour choisir d’adapter une sorte de drame shakespearien qui n’est ni cohérent avec les personnages du début, ni avec l’histoire connue, ni même avec l’ambiance générale.

Le jeu de Jennifer Connelly et de Russell Crowe devient théâtral alors qu’il était juste et sensible. On assiste à la transformation de Noé en une sorte de Rambo aveuglé par son devoir, prêt à faire ce qui est condamnable.

C’est bien dommage, même si la bande-son signée par Clint Mansell est sublime et prend souvent le pas sur l’intérêt des images et que de très beaux moments touchent au cœur.

En conclusion, l’intérêt de la première partie faisant réfléchir est ternie par une grandiloquence baroque qui n’apporte pas grand chose…

Fiche Technique

Sortie : 9 avril 2014

Durée : 138 minutes

Avec Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson, Ray Winstone, Douglas Booth, Logan Lerman, Anthony Hopkins…

Genre : aventure