Jane Austen, passions discrètes – Avis +

Présentation de l’éditeur

A l’enfant, pour qui les livres étaient un refuge. A la petite fille que son imagination entraînait dans des directions surprenantes à mesure qu’elle se découvrait le pouvoir de raconter des histoires.

A la jeune fille énergique qui aimait danser et plaisanter ; qui rêvait d’un mari et s’exerçait à écrire des romans de toute la force de son intelligence. A la jeune personne de vingt-cinq ans qui jugea qu’elle n’aimait pas les gens et qu’elle ne pouvait plus écrire ; qui fut tentée de faire un mariage rassurant et sans amour et en repoussa la tentation.

A la femme qui donnait son amitié aux gouvernantes et aux domestiques. A l’auteur publié, rayonnant de sa réussite et de la maîtrise de son art. A la mourante qui a affronté la mort avec courage et continua à écrire jusqu’à ses derniers instants. La Jane Austen que je préfère est celle qui se rit des opinions du monde. C’est une chance qu’elle ait une telle faculté de rire.

Avis de Claire

S’il est une biographie, traduite en français, de Jane Austen qui fait autorité, c’est celle de Claire Tomalin, grande biographe britannique, notamment de Charles Dickens, Mary Wollenstonecraft ou encore Samuel Pepys…

Jane Austen, malgré toute la littérature para-austennienne, ou encore les multiples (et excellentes) adaptations de ses oeuvres, demeure, à l’image des soeurs Brontë, un véritable mystère de la littérature. Peu de documents ont été conservés, la plupart de sa correspondance a été brûlée par sa soeur Cassandra.

Mais Claire Tomalin n’a pas ménagé ses efforts pour extirper des faits à partir de ses recherches, que l’on soupçonne, à la lecture de son ouvrage, d’avoir été colossales. Exploitant aussi bien le cadre historique dans lequel a vécu la romancière, que la littérature et les critiques de son époque, elle l’inscrit dans le temps et l’espace, et d’une certaine manière, Jane Austen prend vie à travers ses lignes.

Une multitude de petits détails nous en apprennent énormément sur son quotidien, sur son contexte social et familial, car la famille avait une place centrale dans chaque décision, déplacement ou même chaque événement de la vie de Jane Austen. Elle était entièrement dépendante des siens, comme toute jeune femme de sa condition en son temps.

Une place importante est réservée aux commentaires sur ses oeuvres, on apprécie notamment la fine analyse du roman Mansfield Park, peut-être le moins aimé de Jane Austen de nos jours, il met en scène un amour sincère entre deux cousins, et qui fête cette année ses 200 ans.

Un portrait ciselé et émouvant, un véritable exercice d’admiration pour une romancière et une oeuvre intemporelles.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 412
Editeur : Autrement
Sortie : 17 janvier 2008
Prix : 23 €