L’Unité – Avis +

Présentation de l’éditeur

Parce qu’elle vient d’avoir 50 ans et qu’elle est célibataire, Dorrit est devenue « superflue » et, à ce titre, doit rejoindre l’Unité. Un appartement lumineux et confortable, agrémenté de micros et de caméras de surveillance, lui a été réservé. Un écran de télévision, mais pas de téléphone ni Internet pour communiquer avec l’extérieur…

En plus d’être logés, les résidents sont nourris, bénéficient de soins médicaux et peuvent consacrer leur temps au loisir de leur choix. Les nouveaux arrivants sont chaleureusement accueillis… avant d’être affectés à des groupes d’expérimentations médicales humaines. Le corps de Dorrit ne lui appartient plus : à chaque instant on peut lui prélever un organe au bénéfice de ceux qui vivent à l’extérieur et qui sont encore « utiles ».

Tout est prévu dans le moindre détail. Sauf une rencontre qui va tout changer.

Avis d’Emilie

Le résumé ne rend pas justice à ce magnifique récit. On pourrait craindre que sous prétexte de roman se cache une philosophie un peu mièvre, des considérations éthiques à n’en plus finir…

Et bien, pas du tout ! Il faut certes réfléchir sur le sens de la vie, sur l’utilité d’une personne, ce qui fait qu’elle est précieuse à la société. Mais la réflexion est toujours amenée en douceur et avec à-propos.

Sans fausse pudeur, le sujet est traité sous toutes ses coutures. Le livre est émaillé de souvenirs de l’héroïne. La sexualité y tient une place relativement importante. Il s’agit d’une dystopie : cela se passe à notre époque, mais quelque part dans le passé, l’Histoire s’est déroulée différemment. Le pourquoi y est expliqué, mais les conséquences sur la société sont par contre à peine effleurées. Au lecteur de se faire son idée.

Le récit en lui-même, écrit à la première personne, est dynamique et fluide. Le roman se lit d’une traite. La personne qui parle, l’héroïne que l’on suit, est elle-même écrivain. Il se produit une sorte de mise en abyme : on a la sensation de lire un roman qu’elle aurait écrit. Jusqu’au bout, on se demande si elle s’est échappée de cette ‘Unit’ et que l’on a en main son témoignage. Il faudra attendre le fin mot de l’histoire pour le savoir.

On apprécie que le roman se soit jamais geignard. Au contraire, malgré son côté sombre, il est traité avec un étonnant optimisme. Les personnages sont profondément humains, et si tous voudraient changer les choses, aucun n’a le courage ou l’envie de se lancer. Et on ne peut s’empêcher de se demander si l’on serait classé du côté des « utiles » ou des « superflus ».

Fiche technique

Format : poche
Pages : 336
Editeur : Le livre de poche
Sortie : 13 novembre 2013
Prix : 7 €