Gigi – Avis +

Présentation officielle

Trois femmes, la mère, la grand-mère et la grand-tante font l’éducation de la jeune Gigi, 16 ans, dans l’orthodoxie de leur vision bien particulière…

Être la femme parfaite, apte à plaire aux hommes, en tous points, et surtout ne pas être celle que l’on épouse mais celle que « l’on installe le plus confortablement du monde ! »

Avis de Claire

Paris, début du 20e siècle. Gigi, seize ans, habite avec Inès sa grand-mère et Andrée, sa mère. Toutes les trois vivent chichement, mais sont heureuses. Elles reçoivent régulièrement la visite du jeune héritier Gaston Lachaille, dandy et richissime célibataire.

Avec la complicité de sa soeur Alicia, la grand-tante de Gigi, Inès souhaite mettre Gigi dans les bras de Gaston, « pour assurer son avenir ». Mais la jeune fille le considère comme un oncle, les deux malicieuses femmes vont donc ruser et user de leur expérience pour arriver à leurs fins…

Cette pièce de l’américaine Anita Loos, écrite en 1951, adaptée du roman éponyme de Colette, que la romancière a traduite pour la scène française deux ans plus tard, a été créée le 24 novembre 1951 au Fulton Theatre de New York dans une mise en scène de Raymond Rouleau, avec Audrey Hepburn dans le rôle-titre.

Lourd héritage pour une jeune comédienne ! Mais la délicieuse Coline d’Inca, qui campe une Gigi un rien cabotine, tendrement attendrissante, ne s’en formalise pas. Elle s’approprie le rôle avec ses propres armes, une pincée d’innocence, un soupçon d’espièglerie, de l’énergie à revendre et beaucoup de talent.

A ses côtés ses complices, Yannick Debain, charmant, Pascale Roberts, sémillante, Axelle Abadie, éblouissante, Sophie de la Rochefoucauld, pétillante et Xavier Delambre, hilarant, complètent avec conviction cette distribution haut de gamme.

Costumes et décors ne déméritent pas, simples mais efficaces, on regrette cependant qu’il n’y ait pas eu plus de changements de costumes ou d’accessoires, en particulier pour les actrices (la pièce est supposée se passer sur plusieurs jours).

De dialogues savoureux en réparties audacieuses (le discours féministe de la grande romancière se devine en filigrane), le texte de Colette, bien que son sujet soit radicalement désuet, fuse, détonne et fait mouche à chaque fois ! On ne s’ennuie pas une seconde, d’autant que les comédiens le déclament avec un délice évident.

A voir absolument pour rire, se détendre et passer une très bonne soirée au théâtre Daunou, dans une atmosphère raffinée doucement surannée.

Informations pratiques

Pièce de Colette et Anita Loos
Mise en scène de Richard Guedj, assisté de Gaëlle Leduc
Avec : Pascale Roberts, Coline d’Inca, Sophie de La Rochefoucauld, Yannick Debain, Axelle Abbadie, Xavier Delambre
Théâtre Daunou
7 rue Daunou
75002 Paris
Séances selon les jours
15h30 17h30 21h00