Entre filles et mères : les mots qui tuent – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

«  Je suis ta mère, pas ta copine ! « ,  » T’as toujours pas de petit copain ? « , «  je me suis sacrifiée pour toi « ,  » Arrête de manger comme ça, tu vas grossir ! « ,  » Quand je t’attendais, j’espérais un garçon « …

Proférées sur le ton de la plaisanterie ou sous l’emprise de la colère, ces phrases polluantes vous ont peut-être fait souffrir. Que trahissent-elles ? Comment éviter de reproduire le scénario maternel maintenant que c’est à votre tour d’assumer le rôle de mère  » à fille  » ?

Caroline et Joseph Messinger vous invitent à plonger dans une méthode vivante où chaque formule contaminée est flanquée d’une réplique antidote, où chaque situation conflictuelle débouche sur une solution. La relation mère-fille ne doit plus être vécue comme une malédiction.

Et si le dialogue était encore possible ? Et si le mal engendrait le bien ?

Avis d’Emilie

L’introduction qui explique la subtile différence entre être une mère et être une maman est très bien écrite. Toutefois, elle se finit en disant que le seul moyen de s’affranchir du pouvoir de la mère est l’hypnose. Là, on commence à se poser des questions.

Pourtant, si certains points abordés le sont de façon tout à fait agréable et donnent à réfléchir, l’ensemble du texte ne saurait être recommandé.

On aime que chaque propos soit présenté par un témoignage que les auteurs ont recueillis. Cela donne au livre un côté vivant, et permet de s’identifier à chacune des situations.

Pourtant, on se retrouve face à des explications et des conseils de réactions tout à fait violentes. Par exemple, les auteurs parlent à un moment d’une mère qui accueille sa fille venue lui rendre visite par un « Ma fille !« . selon eux, c’est blessant, ça distancie de la maman, c’est une marque négative de possession car à aucun moment il ne viendrait à l’esprit de la fille de répondre « Ma mère !« . Oui ou alors c’est tout simplement une marque d’affection ?

A un autre moment, il est dit qu’une mère qui avoue à sa fille qu’elle aurait préféré un garçon va en faire une lesbienne. C’est aller un peu vite en besogne non ?

Chaque situation présentée se conclue par une réponse à faire à la mère. Sauf que dans tous les cas c’est blessant et violent : mieux vaut que vous coupiez les ponts, faites-lui du chantage, menacez-la.
Pour un auteur qui se présente comme psychologue, c’est peu crédible ! A aucun moment il n’est question de parler cartes sur tables de ce qui ne va pas entre la mère et la fille.

Certes, certains témoignages sont poignants (la mère qui dit à sa fille « Si j’avais su, j’aurais avorté ! »), mais même pour quelqu’un qui n’y connait rien en psychologie, ça sent le racolage et l’envie de faire pleurer dans les chaumières.

Un livre qui ne résoudra aucun problèmes, mais saura peut être en créer ! Dommage car la relation mères-filles vaut certainement qu’on s’y attarde !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 360
Editeur : J’ai lu
Sortie : 28 novembre 2012
Prix : 7 €