Sur la route – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Avec l’arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu’on pourrait appeler ma vie sur la route. […] Neal, c’est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route… »

Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs.

La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l’auteur a crépité son texte sans s’arrêter, page unique, paragraphe unique. Aujourd’hui, voici qu’on peut lire ces chants de l’innocence et de l’expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd’hui on peut entendre dans ses pulsations d’origine, le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir.

Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l’éphémère. « Quand tout le monde sera mort », a écrit Ginsberg, « le roman sera publié dans toute sa folie. »

Jack Kerouac est né en 1922 à Lowell, Massachusetts, dans
une famille d’origine canadienne-française. Etudiant à
Columbia, marin durant la Seconde Guerre mondiale, il
rencontre à New York, en 1944, William Burroughs et Allen
Ginsberg, avec lesquels il mène une vie de bohème à
Greenwich Village.

Nuits sans sommeil, alcool et drogues, sexe et homosexualité, délires poétiques et jazz bop ou cool, vagabondages sans argent à travers les Etats-Unis, de New York à San Francisco, de Denver à La Nouvelle-Orléans, et jusqu’à Mexico, vie collective trépidante ou quête solitaire aux lisières de la folie ou de la sagesse, révolte mystique et
recherche du satori sont quelques-unes des caractéristiques de
ce mode de vie qui est un défi à l’Amérique conformiste et
bien-pensante.

Après son premier livre, The Town and the City, qui paraît en 1950, il met au point une technique nouvelle, très spontanée, à laquelle on a donné le nom de « littérature de l’instant » et qui aboutira à la publication de Sur la route en 1957, centré sur le personnage obscur et fascinant de Dean Moriarty (Neal Cassady).

Il est alors considéré comme le chef de file de la Beat Generation. Après un voyage à Tanger, Paris et Londres, il s’installe avec sa mère à Long Island puis en Floride, et publie, entre autres, Les Souterrains,
Les clochards célestes, Le vagabond solitaire, Anges de la
Désolation
et Big Sur. Jack Kerouac est mort en 1969, à l’âge
de quarante-sept ans.

Avis de Claire

Sur la route (1947) est un roman-phare de la littérature américaine, aux allures d’autobiographie. Le narrateur, Sal Paradise (Kerouac lui-même) y raconte ses aventures et ses rencontres avec ses compagnons de route Dean Moriarty (Neal Cassady), Carlo Marx (Allen Ginsberg), et Old Bull Lee (William Burroughs).

Introduisant le mouvement de la « Beat Generation[[ Sur la route est d’ailleurs considéré comme le manifeste de ce mouvement]] », dont Kerouac fut l’un des fers de lance avec Allen Ginsberg et William Burroughs, Sur la route apparaît comme une oeuvre tout à fait exceptionnelle.

Jean-Louis Kerouac (Jack) est né le 12 mars 1922 à Lowell dans le Massachusetts, il est issu d’une famille franco-canadienne de parents québécois originaires de Bretagne. Enfant, il ne parle que le joual, dialecte populaire originaire de Montréal.

La mort de son frère le fragilise, il n’a alors que quatre ans, mais ne s’en remettra jamais. Il se réfugie dans les livres, le cinéma, la musique, la culture en général. Il découvre très tôt son talent pour taper à la machine, il tape vite, corrige peu. Cette habilité fait partie de son style. Il écrit à l’impulsion, à l’instinct, ne se donne pas droit à l’erreur.

D’ailleurs Sur la route est écrit d’un seul jet, en à peine trois semaines, sur un rouleau de papier de téléscripteur de 36 mètres de long, dans ce que l’on peut qualifier de de prose spontanée. Jack Kerouac a crée un style inédit, inspiré par le jazz et l’improvisation, initiant par là son propre mythe.

Difficile à résumer, comme une longue mélopée, le livre foisonne de détails, de personnages, d’éléments hétéroclites mis bout à bout, comme si l’auteur voulait ne rien perdre, ne faire aucune concession au temps qui passe, aux rencontres, aux beautés de ce pays traversé de part en part.

Mais ne vous y trompez pas, cette singularité n’empêche aucunement une lecture fluide, passionnante du début à la fin. On est plongé dans ce roman comme en apnée, comme si Jack Kerouac nous susurrait son histoire à l’oreille, reprenant à peine son souffle, brûlant de ne rien oublier de l’effervescence de ce voyage fondateur. Un authentique chef d’oeuvre !

Notez qu’en 2007, à l’occasion du 50e anniversaire de sa publication, la version originale du manuscrit a été publiée, sous le titre Sur la route, le rouleau original, version proposée dans cette édition par Gallimard.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 624
Editeur : Gallimard
Collection : Folio
Sortie : 7 mai 2012
Prix : 8,60 €