Quelle bonne surprise ! En effet, il est si rare de voir Michèle Mercier autrement qu’en Marquise des Anges, que nous ne pouvons que saluer (chaleureusement) l’initiative de Ciné+ Classic de proposer en préliminaire à l’excellent documentaire sur l’actrice française) un film particulièrement intéressant même s’il possède quelques maladresses.
Tout d’abord le sujet. Phénomène mal connu en France, les côtes anglaises ont vu de nombreux pirates aux pieds secs attirer les bateaux malmenés par des tempêtes sur les récifs des Cornouailles. Les bâtiments échoués, les survirants du naufrage étaient tous éliminés pour ne laisser aucun témoins, et les biens pillés. Les mêmes côtes abritaient également de nombreux trafiquant tentant de faire passer de France des marchandises interdites ou trop taxées.
C’est dans cet environnement que va se nouer un drame mêlant un notable local, son fils amoureux d’une jeune française appartenant à une communauté de contrebandiers, des pilleurs sans foi ni loi, et un bandit de grand chemin au grand coeur.
Le long métrage britannique est quelque peu brouillon et certaines scènes semblent accolées les unes aux autres sans transition, perdant alors le fil du récit. Mais malgré cela et avec l’excuse de l’âge, le spectateur est vite happé par le scénario et son déroulement.
Notre chère Michèle Mercier (bien avant Angélique) y est délicieuse et spontanée. Elle apporte une vraie fraîcheur au film. A ses côtés, Peter Cushing est impressionnant. Il représente à la perfection le squire imperturbable devant faire face à ses erreurs, lié par le devoir et sa condition.
Le reste de la distribution, les costumes et l’environnement historiques s’insèrent harmonieusement à l’ensemble. C’est à voir pour ce qu’il représente et pour le plaisir de retomber dans un film de cape et d’épée à l’ancienne mode. Et pour Michèle Mercier, bien sûr !
Titre original : Fury at Smugglers’ Bay