Le Mystère de la chambre 51 – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le monde des adultes vu par les yeux d’une enfant : Emma Graham, douze ans, apprentie détective dans l’Amérique profonde des années 1950.

Devenue une célébrité à Spirit Lake, la jeune Emma s’efforce de mener de front la rédaction du feuilleton relatant ses aventures – réclamées avec insistance par le directeur du journal local – et l’enquête sur l’enlèvement de la petite Fay Slade à l’hôtel Belle Rouen,
vingt ans plus tôt.

Deux événements vont compliquer la tâche d’Emma : le retour du très séduisant Morris Slade, le père du bébé enlevé, objet de tous les fantasmes et commérages, ainsi que l’embauche d’un nouveau groom à l’hôtel Paradise, Ralph Diggs, dont le visage d’ange pourrait cacher d’obscurs desseins…

Avis de Claire

Après Les Fantômes du Palace, la jeune Emma Graham est de retour dans un nouveau roman. Il s’agit du quatrième roman mettant en scène cette jeune détective de douze ans, sorte de Zazie à l’américaine. En effet, la fillette n’a pas son pareil en matière de franc-parler.

Précisons que pour lire la série dans l’ordre, le premier est Le Meurtre du lac, ensuite Le Crime de Ben Queen et enfin Le Fantôme du Palace. Le Mystère de la chambre 51 [[Le titre évoque pour nous lecteurs français un roman de Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune, mais cela n’a vraiment rien à voir, le titre original est Fadeaway girl]] est la suite de ce dernier, mieux vaut le lire avant sinon, il n’est pas évident de comprendre tous les tenants et aboutissants de l’intrigue, un peu complexe, qui se repose visiblement beaucoup sur l’opus précédent.

L’histoire commence in media res alors qu’Emma Graham, détective amateur et apprentie journaliste, essaie de rédiger ses aventures pour le canard local et de terminer l’enquête commencée sur l’enlèvement d’un bébé, vingt ans plus tôt.

Autant dire qu’elle n’a vraiment pas froid aux yeux. Cependant le retour inattendu d’une personne liée étroitement à l’enlèvement et l’arrivée impromptue et suspecte d’un nouveau groom, au fameux hôtel familial Paradise, ne vont pas lui faciliter les choses…

Quelle idée vraiment peu banale de faire d’une fillette de douze ans l’héroïne d’un polar. Son courage à toute épreuve, son imagination débordante, son bagout extraordinaire, sa maturité insolente – ou est-ce plutôt une sorte d’inconscience du danger ? – font d’Emma une héroïne tout à fait originale.

Martha Grimes a choisi d’utiliser la première personne pour prendre en charge le récit, ce qui donne lieu à des passages savoureux. Les pensées et réparties de cette débrouillarde et malicieuse gamine sont sans complaisance, entre espièglerie enfantine et ironie piquante.

Cependant, Emma n’est pas exempte d’une certaine naïveté, qui la fait plus d’une fois approcher de trop près le danger. On perd parfois le fil de l’histoire, le plus drôle à lire étant le récit de la fillette et ses états d’âme, ses turpitudes d’adolescente précoce victime de l’éveil des sens, son arrogance innée ou sa trop grande confiance en elle.

Jusqu’aux dernières lignes, cette alchimie drolatique fonctionne, et l’on n’a aucune peine à adhérer aux aventures rocambolesques de cette petite Sherlock en jupettes, l’ambiance feutrée de l’Amérique profonde des années 50 fait le reste, ainsi que les références à la culture populaire, comme Perry Mason ou les poèmes de Robert Frost, on est transportés et même, on en redemande !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 426
Editeur : Presses de la Cité
Sortie : 12 janvier 2012
Prix : 21 €