L’Héritière du temps – Avis +

Présentation de l’éditeur

Une grossesse qui tourne mal conjuguée à l’arrivée tonitruante d’une émissaire du diable à Sétiladom : il n’en faut pas plus pour convaincre la Sainte Inquisition d’intervenir. Et si le grand inquisiteur est convaincu du bien-fondé de sa cause, il est également mû par d’autres motivations plus sombres.

Héritiers de l’histoire de la cité d’Ocre, mais surtout de la sagesse d’Ambroise de Liemmos, l’alchimiste Yorel, le guerrier Dungal et leur protégée de toujours, Sixéla, vont tout mettre en oeuvre pour découvrir ce qui se cache derrière ces manifestations démoniaques.

Avis de Claire

On entre sur la pointe des pieds dans ce roman. Comme dans une cathédrale, l’effet est impressionnant, on se dit que l’émotion est trop palpable, que l’effet est trop intense. Il faut dire que le sujet fait un peu peur : un roman dystopique dans les règles de l’art, oscillant entre un futur effrayant et une atmosphère aux réminiscences médiévales oppressantes.

Comme échappée de l’univers du Nom de la rose de Umberto Eco, vers lequel elle lorgne avec humilité, cette Héritière du temps impose sa troublante singularité avec une écriture simple, des mots recherchés, une ambiance travaillée, des personnages remarquablement cernés.

Réuni par le destin, ou la malchance, selon le point de vue où l’on se place, un trio improbable doit trouver l’antidote de la dernière chance à l’épidémie qui menace de ravager la cité de Sétiladom, et qui permet à des hommes de foi aux croyances d’un autre siècle de semer la terreur parmi la population.

Dans ce groupe de combattants courageux, une femme, Sixéla. D’elle, on sait seulement qu’elle a tout perdu, comme si le malheur s’inscrivait dans chacun de ses pas. Soutenue et aidée par son ami et protecteur de toujours, Yorel, l’alchimiste, elle cherche dans des écrits anciens tombés en sa possession le secret d’un remède.

Cette quête va les mener dans la Cité des Papes, une forteresse du bout du monde, construite sur une montagne exposée aux vents les plus violents. Accompagnés de Dungal, un géant roux à l’amour malheureux, poursuivis par le Grand Inquisiteur qui a juré leur perte, ils vont se plonger à corps perdu au cœur du mystère, venu du fond des âges…

Là où des esprits malveillants voient l’oeuvre du diable, Sixéla et ses amis vont s’évertuer à montrer que tout peut s’expliquer par la science. Mais il s’agit d’un monde où la frontière entre science et sorcellerie est bien mince, la cruauté est souvent au bout du chemin.

Haletant et captivant, cet excellent roman de Ludovic Rosmorduc nous entraîne avec intelligence aux confins d’un monde inquiétant. On ne peut que se laisser porter par sa remarquable plume, jusqu’aux dernières lignes, libératrices.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 382
Editeur : Baam
Sortie : 21 septembre 2011
Prix : 14 €