Les fées, décidément trop nombreuses, qui avaient accablé la jeune fille d’épreuves à la mesure des grâces dont elles l’avaient parée, lui envoyèrent alors la pire des plaies d’Egypte : une plaie de Belgique.
Plectrude, c’est un petit nom charmant, qui lui vient tout droit de ses parents[[Sainte Plectrude (650-717) fut l’épouse de Pépin le jeune]] : Fille d’un loser et d’une psychopathe elle se retrouve vite orpheline suite à un meurtre suivi d’un suicide. Ceci explique sa naissance en prison.
Avec un tel départ dans la vie et affublée d’un prénom pour le moins original quelle nouvelle catastrophe pourrait bien lui tomber dessus ? En l’occurrence ce sera sa vocation : celle de danseuse étoile.
C’est ainsi qu’elle se retrouve à l’école des petits-rats de l’opéra où elle découvre vite que l’enseignement de la danse est secondaire.
Dirigées par des professeurs sadiques les petites filles apprennent les vertus de la discipline et du régime draconien. En effet les professeurs de danse haïssent la danse :
« Ici on exige de nous ce qui est surhumain : se sacrifier pour un art haï de nos maîtres, trahi cent fois par jour par la petitesse de leur esprit. La danse, c’est l’élan, la grâce, la générosité, le don absolu, le contraire de la mentalité d’un rat. ».
Après une crise d’anorexie elle prend brutalement conscience de la singulière mentalité de sa mère adoptive. L’adolescente prend alors une décision irrévocable : « Tu ne me tueras pas maman ! ».
Ce portrait d’une héroïne quelque peu originale (c’est un euphémisme) se conclue d’une manière apocalyptique (au sens ancien du terme « révélation »).
Car derrière cette Plectrude se dissimule en fait l’identité de… Bon sang, mais c’est bien sur ! L’essentiel de cet ouvrage a fourni des indices pour que le lecteur réalise peu à peu qu’il s’agissait en fait de… et le suspense alors ?
Brillant.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 189
Editeur : Le Livre de Poche
Collection : Littérature & Documents
Sortie : 20 mai 2004
Prix : 5 €