L’exercice du talk show est un art difficile très rarement réussi en France. Il doit permettre à l’invité de s’exprimer intelligemment tout en faisant sa promo. De son côté, l’animateur doit gérer tous les paramètres techniques et humains. On ne parle pas ici d’une émission à la Michel Drucker où le temps de parole est calibré et lissé et particulièrement préparé à l’avance.
En direct (ou dans les conditions du direct), l’animateur doit mettre à l’aise les invités, relancer les discussions (tout comme savoir les stopper). Il devine les questions que le téléspectateur peut se poser. Il doit aussi faire rire ou du moins créer une ambiance certes sérieuse mais également chaleureuse propice à l’humour.
Les Américains sont les rois du genre et se disputent un créneau horaire et un ton unique en permanence. Citons Jimmy Kimmel, Jay Leno, Craig Ferguson (dont Arthur s’était largement inspiré pour son ‘late show‘ sur Comédie), et bien sûr l’empereur de la côte Est : David Letterman.
C’est un segment porteur pour qui saura adapter la sauce à la France, tout en imposant son style, sans que la personnalité du présentateur écrase tout le monde (en clair, éviter le syndrome Ardisson[[Ce dernier a sublimé le narcissisme en présent le « produit » devant son visage. En se cachant, on ne voyait pourtant plus que l’animateur !]]). Sébastien Folin est en passe de réussir…
L’ambiance du studio est cosy, chaleureuse avec une déco entre pop art discret, bureau anglais décontracté et loft d’étudiant. Pas de public pour assister à l’enregistrement, mais un délicieux jardin d’hiver permettant au besoin un aparté
Tout à la fois sérieux et drôle, Sébastien reçoit – ou plutôt met en lumière – des artistes très divers avec qui il s’entretient avec pertinence et décontraction. Il est accompagné d’un drôle de side-kick très prometteur, Mayel, dont le bagout, l’humour et le peps n’est pas sans rappeler un certain Djamel.
D’une manière régulière, les laborantins interviennent à des rythmes différents, tels le chanteur Tété qui a une rubrique mensuelle, ou le chroniqueur/éditorialiste Tanguy Pastureau à l’humour ravageur et très actuel !
France Ô a complètement dépoussiéré sa grille des programmes et le Lab.Ô en est un exemple flagrant. A suivre…
Crédit photo : David Lapetina