A Lollypop or A bullet : tome 1 – Avis +

La seule chose que je désirais, c’était des balles, un moyen de survivre à la réalité.

Pour une lycéenne japonaise, vivre à la campagne pourrait constituer un certain attrait. Mais Nagisa s’est avisée que le gouvernement a choisi ce lieu enchanteur pour y installer une centrale nucléaire, un centre de redressement, un hôpital psychiatrique et une caserne des forces d’auto-défense.

L’adolescente vit avec sa mère et son frère Tomohiko. Ce dernier souffrant d’hirikomori[[ce syndrome touche 230 000 personnes au Japon]] demeure reclus dans sa chambre. Aussi l’assurance-vie de son père décédé sera t-elle bientôt épuisée puisque son frère aîné ne peut sortir pour travailler.

Nagisa entrevoit une solution qui passe dans son engagement prochain dans les Forces d’Autodéfenses Japonaises. Les motivations sont donc économiques mais s’inscrivent dans une démarche plus spirituelle : acquérir de vraies balles c’est à dire la vraie force, celle nécessaire pour se jeter dans la vie.

Mais voici Umino une nouvelle élève qui affirme être une sirène venue pour apprendre à connaître les humains. Il lui arrive de disparaître (elle déclare pouvoir se changer en écume). On remarque qu’elle fait une grande consommation de bouteille d’eau (sur la terre ferme elle se déshydrate rapidement).

Ceci n’explique pas pourquoi elle vient de faire l’acquisition d’une machette (mais pour découper un cadavre évidemment). Curieusement cette affirmation se révèle plus vraisemblable.

Inspiré de Sugar Candy Bullets Can’t Pierce Anything le roman de Kazuki Sakuraba[[Gosick (Soleil)]] ce manga flirte avec le morbide. Il est adapté avec talent par Iqura Sugimoto[[Variante (Glenat), Summer Wars (Kaze)]] et oscille entre drame psychologique et thriller.

Fiche Technique

Scénario : Iqura Sugimoto d’après le roman de Kazuki Sakuraba
Dessin : Iqura Sugimoto
Traduction : Djamel Rabahi & Thomas Lameth
Lettrage : Bakayaro
Editeur : Glenat
Collection : Seinen
Sortie : mars 2011
Inédit, poche, sens de lecture japonais, 246 p. dont 4 pages couleurs