Il existe en fait peu de films sur les conséquences de la crise de 1929 sur l’Amérique rurale… C’est une des raisons pour lesquelles ce grand classique de John Ford tiré du best-seller de John Steinbeck, est encore aussi passionnant aujourd’hui.
Derrière cette critique sans concession de l’Amérique des financiers, se cache des idées syndicalistes et même communistes, fort mal venues, l’auteur et le réalisateur seront ainsi inquiétés par la commission McCarthy.
Si John Ford n’a pas osé aller aussi loin que le final « choquant » du roman, la tirade désespérée de Henry Fonda, constitue un des moments les plus bouleversants du cinéma.
A l’heure où l’on nous parle d’une crise financière équivalente, il est nécessaire de retrouver cette vision tragique de l’Amérique rurale, de camps de migrants traversant les routes à la recherche hypothétique d’un emploi dans la misère la plus noire.
La Californie n’a plus rien de l’Eldorado véhiculé par l’american dream… Jane Darwell, avec ce rôle de mère courage, que l’on avait pu voir dans des dizaines de films où elle jouait voisines méchantes, commères de rue et autres figurations remarquées qui font toujours sourire, trouvera ici le rôle de sa carrière.
Un des meilleurs films du formidable John Ford…