Présentation de l’éditeur
Le second Empire jette ses derniers feux. A Bramefons, vieux manoir perdu au coeur du Périgord noir, Léontine est une jeune mariée heureuse. Jusqu’à ce qu’elle découvre cette lettre : « Le pape appelle au secours, je m’engage au régiment des zouaves pontificaux » Arthur du Breuilh, son époux épris d’aventures, est parti, sans rien lui en dire, mettre son épée au service de la Ville éternelle prise dans la tourmente de l’histoire, alors que se dessine l’unité italienne. Jouer les Pénélope et attendre son retour ?
Léontine a justement épousé Arthur dans l’espoir d’échapper aux carcans de l’époque. A la veille du siège de Rome, une jeune femme, à l’insu des siens, part sur les routes, vers l’Italie et son mari. Amoureuse, déterminée, imprévisible.
Avis de Marnie
Un peu étrange cette idée de cataloguer « roman du terroir » ou « roman régional » une intrigue qui se déroule en majeure partie à Rome… Toutefois, Guillemette de La Borie possède un grand mérite avec ce récit, c’est d’avoir su trouver un contexte tout à fait original, en nous faisant découvrir un petit paragraphe de l’Histoire qui ne nous est pas familier.
En effet, si 1870 représente pour nous français, la guerre avec la Prusse et la chute du Second Empire, nous oublions certaines provinces qui cinquante ans auparavant sous le règne de Napoléon Ier étaient considérées comme des départements français… Les provinces italiennes se sont réunifiées à partir de 1848, de guerres d’indépendances en soulèvement. En 1869, ne reste plus que la fameuse question romaine, la ville éternelle est encore sous contrôle pontifical.
C’est cette dernière année que nous raconte Guillemette de La Borie, tentant avec succès de recréer l’atmosphère de cette ville en effervescence, qui quelques jours après avoir acclamé le Pape Pie IX, glorifie les unificateurs. L’Europe est en train de se transformer alors qu’un monde peu à peu disparaît, c’est aussi le message de l’auteur qui jette nos deux héros dans cette tourmente pleine de bruit, de fureur et d’exaltation.
Arthur du Breuilh, épris d’aventures, se rue « au secours » du pape, fier de représenter une cause totalement en phase avec son éducation de jeune noble catholique. Pour cela, il abandonne une vie de petit propriétaire terrien, rôle qu’il n’est pas pressé d’endosser.
Quant à Léontine, sa jeune épouse, voici pour elle un moyen de se libérer du joug de sa belle-mère. Celle-ci tient son petit monde d’un main de fer, selon les règles ancestrales de la noblesse périgourdine, étouffant les velléités de sa bru qui a déjà goûté aux voyages… et donc à la liberté.
Se refusant à affronter la réalité d’une terne petite existence, chacun des deux fuient obligations, règles sociales et même leur amour qui commence à souffrir de leurs frustrations qu’aucun des deux ne voudra avouer. Chacun va donc intensément éprouver les conséquences de ce séjour initiatique à Rome, trouvant des réponses à des questions qu’ils ne se posaient pas.
C’est très joliment fait, dans un style aisé, simple, Guillemette de La Borie préférant à juste titre apporter du souffle, de l’épopée et de la passion autour de la prise de Rome, période troublée mais ô combien enivrante où nos deux héros voient leur destin qui semblait pourtant écrit, se lier inexorablement à la grande Histoire en marche.
Chacun apprendra à se connaître, trouvant en soir force mais aussi se confrontant à ses faiblesses, avant de pouvoir faire face à son destin et ainsi retrouver l’autre.
Fiche Technique
Format : broché
Pages : 284
Editeur : Presses de la Cité
Collection : Terres de France
Sortie : 13 octobre 2011
Prix : 19,50 €