Ciné + Club – Lili Marleen

L’Allemagne d’après guerre reste muette sur la période nazie, et ce, durant plus de trente ans nous offrant quelques Sissi après avoir permis aux plus grands cinéastes des années 30 d’exprimer leur art.

Il faut attendre la fin des années 60 pour que se réveiller (en même temps qu’une extrême-gauche militante, révolutionnaire… et meurtrière), avec une nouvelle génération de cinéastes, remettant en cause le passé mais aussi le présent.

En même temps que Werner Schroeter, Wim Wenders, Werner Herzog, le très conversé Fassbinder se plonge dans ces années noires. Ce mélodrame simpliste nous semble aussi emballant que dérangeant, toute l’ambiguïté du scénariste réalisateur se révélant au grand jour.

Homosexuel notoire, aussi outrancier que dénonciateur, Fassbinder pose son regard critique sur les minorités, la différence, tout en jouant à fond la carte du romantisme exacerbé, clin d’oeil à Douglas Sirk, un cinéaste qu’il admirait profondément.

Cela donne un film un peu dépassé aujourd’hui, un peu étrange, un peu sublimé, un peu raté… un film intéressant quoi ! Reste une chanson divine que Marlene Dietrich immortalisa, refusant que cet air sublime soit assimilé au nazisme.