La Couleur des sentiments – Avis +/-

Présentation officielle

Dans la petite ville de Jackson, Mississippi, durant les années 60, trois femmes que tout devait opposer vont nouer une incroyable amitié.

Elles sont liées par un projet secret qui les met toutes en danger, l’écriture d’un livre qui remet en cause les conventions sociales les plus sensibles de leur époque.

De cette alliance improbable va naître une solidarité extraordinaire. À travers leur engagement, chacune va trouver le courage de bouleverser l’ordre établi, et d’affronter tous les habitants de la ville qui refusent le vent du changement…

Avis de lady Clare

Nous sommes dans les années soixante, à Jackson, Mississippi, au sud des Etats-Unis. La ségrégation raciale limite les rapports entre Blancs et Noirs à une relation de maîtres et serviteurs, relent politiquement correct de l’époque de l’esclavage.

Dans nombre de familles blanches de cette petite bourgeoisie de province, l’épouse, souvent désœuvrée, prend un malin plaisir à terroriser son personnel pour mieux combler le vide de son existence. C’est précisément le cas de Hilly (parfaite Bryce Dallas Howard), la meilleure amie de Skeeter (Emma Stone), qui elle, refuse cette vie trop terne.

Sortie de quatre ans d’université, la jeune femme veut autre chose que trouver un bon parti (au grand dam de sa mère), et donc, s’assumer seule, c’est à dire travailler. La réflexion proposée par le film est donc multiple, la place de la femme dans ces sociétés formatées, les lois qui séparent les communautés et les droits des populations de couleur.

Très vite, Skeeter, qui veut devenir écrivain, sent qu’elle tient une bonne idée en voulant retracer l’histoire de sa communauté du point de vue du personnel de maison. C’est auprès de ces femmes de l’ombre qu’elle pourra vraiment savoir ce qui se passe dans sa ville, auprès de celles qui n’ont jamais la parole mais qui ont tant à dire.

Au risque d’enfreindre quelques ancestrales lois fédérales, Skeeter et d’autres femmes vont décider de se rencontrer pour mieux se raconter. Ce seul acte est déjà, en soit, héroïque. Il y a des codes, on ne parle pas librement entre Noirs et Blancs.

L’intrigue, magnifique, qui passe très bien dans le merveilleux roman de Kathryn Stockett, The Help, souffre quelque peu de son passage à l’écran. Si le casting est absolument impeccable, de Viola Davis, en passant par Jessica Chastain, Emma Stone, Sissy Spacek et Octavia Spencer, certaines scènes dégoulinent de bons sentiments à cause d’une réalisation un peu trop plate.

Là où l’on aurait pu s’attendre à des images grandioses d’un Sud fier et flamboyant, on se contente souvent d’intérieurs tristes et désuets. On pourrait faire la même remarque pour les costumes et les coiffures qui semblent parfois à la limite de la caricature.

Dommage, car le sujet est vraiment passionnant. Vingt-cinq ans après La Couleur pourpre [[d’après le chef d’œuvre de Alice Walker]] de Steven Spielberg (le titre français sonne d’ailleurs comme un clin d’œil très appuyé), l’Amérique, culpabilisée par tant d’années de ségrégation, n’a pas fini de panser ses plaies.

Fiche technique

Sortie : 26 octobre 2011
Durée : 146 minutes
Avec : Emma Stone, Viola Davis, Bryce Dallas Howard, Jessica Chastain, Sissy Spacek, Mary Steenburgen
Genre : drame