Close-up – Avis +

Présentation de l’éditeur

Au Quolibet, un cabaret miteux de Lille, Miranda fait un numéro humoristique de voyance. Un soir, elle reconnaît dans le public un important promoteur qui lui a causé du tort autrefois. Décidée à se venger, elle lui prédit sa mort avant le vendredi 13. L´homme est très vite victime d´une tentative de meurtre. Poursuivi, il se réfugie auprès de Miranda pour qu´elle lui prédise le danger à tout instant. Elle se retrouve à le protéger, à risquer sa vie pour ce type qu´elle hait et dont elle souhaite la ruine.

Avis de Marnie

Cette toute nouvelle collection Vendredi 13 réunit treize auteurs de renom, qui doivent tous broder autour du thème, justement, du vendredi 13. Sans conteste, le meilleur des trois premiers sortis, Close-up joue parfaitement le jeu de la commande de base.

Michel Quint à qui l’on doit le célèbre Effroyables jardins, reprend certains des thèmes qui font sa force : les relations ambiguës avec le père, les liens familiaux, l’action héroïque par de petites gens, les illusionnistes (précédemment un clown, ici une « magicienne » des cartes), et enfin le mélange avec le film noir américain.

Lille devient soudain une image fondue au noir de New-York. Les innombrables clins d’oeil ironiques et variés, et souvent franchouillards, n’ont pas dépassé les années 50. Ce choix de style met ainsi en relief un univers hors du temps magnifié par la très originale et très singulière écriture de Michel Quint.

Victimes séduites par ce langage particulier, nous nous laissons entraîner dans cette histoire qui tourne rapidement au romantic suspense américain comme nous les aimons. Classique, certes, mais tellement agréable à découvrir !

Voici notre héroïne, Miranda, habile manipulatrice spécialiste du close-up (tours de cartes) qui cache plusieurs secrets, que l’on nous dévoile peu à peu dont certains nous étonneront jusqu’au dernier tiers du roman.

Derrière ce visage et cette attitude pleine d’aplomb et d’audace de femme fatale, se dissimule une « petite ouvrière » brisée et malmenée par les aléas de la vie, qui a enfin l’opportunité de prendre sa revanche.

La victime désignée ? Bruno, un self-made man puissant dont la seule faiblesse apparente est d’être ouvertement superstitieux. Si les classes sociales ont beaucoup d’importance ici, la différence de caractère entre ces deux héros approfondit et nuance ces relations qui tournent à l’affrontement aussi bien verbal que passionnel.

Enfin, ces deux caractères s’enrichissent au fur et à mesure que l’on découvre leurs secrets, ce qui ôte tout manichéisme au propos. La carte du méchant patron face à la gentille prolétaire s’efface bien heureusement.

S’ajoute toute une galerie de personnages, littéralement emballante, s’amusant avec tous les codes du film noir : la bonne fille stripteaseuse, le patron du cabaret protecteur et amoureux dans l’ombre, le méchant maffieux de service… et d’autres surprises que je vous laisse découvrir.

Ce mélange des gens et des genres fonctionne dès le premier paragraphe, le tout en 200 pages nerveuses et enlevées où se distingue l’essentiel : une intrigue simple et passionnante et des personnages attachants…

Si je n’ai pas réussi à vous décider, voici un extrait du début du roman lu par Robin Renucci… le meilleur du polar à la française !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 208
Editeur : Editions La Branche
Collection : Vendredi 13
Sortie : 13 octobre 2011
Prix : 15 €