L’Ours Montagne – Avis +/-

Présentation officielle

Jonathan et Sophie passent les grandes vacances chez leur grand-père à la montagne.

Alors que Jonathan se dispute avec sa petite sœur, celle-ci franchit la porte du jardin, malgré les avertissements du grand-père : soudain enlevée par un ours gigantesque, elle disparaît dans une immense et mystérieuse forêt…

Mort d’angoisse, Jonathan part aussitôt à sa recherche. C’est le début d’une aventure palpitante, au cœur d’un univers enchanté et menaçant, peuplé de créatures étranges…

Avis de lady Clare

Premier long-métrage du réalisateur danois Esben Toft Jacobsen, L’Ours montagne ne manque pas d’originalité. Impossible de ne pas penser à l’univers poétique de Hayao Miyazaki. Dans le thème : l’enfance vue avec un regard décalé et tendre ; et dans le trait : avec une simplicité qui va à l’essentiel.

Venu du froid, Esben Jacobsen s’est tout naturellement inspiré de l’univers des contes et légendes nordiques, avec lesquels tout enfant du Grand Nord a été bercé. Dans le film, le propos est clairement la défense de la nature, la portée écologique touchera tout particulièrement les grands.

Les enfants se laisseront sans aucun doute séduire par l’affrontement classique frère et sœur qui se disputent et qui font des bêtises. Laissant derrière eux une triste banlieue de béton, ils rendent visite à leur grand-père qui vit près d’une forêt mystérieuse. Le train qui les emmène a lui aussi quelque chose de magique, il semble voler au dessus des arbres.

Pas de fées ou de lutins dans cette forêt qui sert d’affrontement entre un homme et une bête, comme vont vite s’en rendre compte Sophie et son frère. La petite fille la première qui va comprendre l’importance de cet étrange animal qui hante les bois, un ours – qui va la croire ?,- aussi grand qu’une montagne.

C’est la plus belle trouvaille du film, il ne fait pas que faire partie de la nature, il « est » la nature, des arbres lui poussent sur le dos. Traité de façon hyper-réaliste, ce personnage fantasmagorique se fond dans le décor, se méfie de l’être humain parce qu’un chasseur a juré qu’il aurait sa peau.

C’est la partie la plus dure du film, traitée de façon un peu trop radicale peut-être, sans trop en révéler on peut tout de même s’interroger sur la portée de la morale de la relation destructrice chasseur-chassé. Un peu dur pour des jeunes enfants.

Le film souffre également d’un manque de rythme, parfois un peu lancinant ou répétitif, avec les longues avancées en forêt de cette montagne vivante. Au final, on est même un peu déçu par une astuce usée jusqu’à la corde, ont-ils rêvé ou tout cela est-ce vraiment arrivé? Dommage.

Un film à voir donc, pour trancher avec les productions américaines ou nippones, qui n’est pas sans charme, mais qui peine à trouver son rythme. Nul doute que ce film est un coup d’essai, l’univers visuel de Esben Jacobsen vaut tout de même le détour.

Fiche technique

Sortie : 19 octobre 2011

Avec (voix en V.O.) Markus Rygaard, Elith Nulle Nykjær, Flemming Quist Moller…

Durée : 75 minutes

Genre : animation