Autant en emporte le vin – Avis +

Présentation de l’éditeur

Que se passe-t-il sur l’île d’Oléron ?

Quel est ce mal mystérieux qui frappe les ostréiculteurs ?

Sur la route des huîtres, c’est la ballade des pendus.

La belle Maria, la jeune veuve aux lèvres de voleuse de cerises appelle à son secours, un ami d’enfance : Ben Yassouh – c’est son pseudo au poker, un détective, « un privé », surtout privé d’amour, comme il se plaît à dire…On a retrouvé Abel son mari pendu dans sa cabane à deux pas de ses claires…et ce n’est pas le premier ostréiculteur qui meurt ainsi la nuque broyée de bien curieuse façon… Par bonheur, Ben Yassouh n’est pas seul pour mener son enquête, deux amis : Ombredane, l’ancien gendarme réformé à la suite d’une blessure héroïque et Pado, un flic pure laine du genre « hard boiled », viennent à sa rescousse, sans oublier Konan, le hacker, qui surfe aussi bien sur le net que sur la vague…

Tout ce joli monde ne se doute pas du danger qui rôde…et qui va encore frapper un jeune homme venu faire le chippendale sur l’île pour une fête entre copines…

Quand la vérité éclate, ça en sidère plus d’un !

Dans ce récit pittoresque et trépidant écrit comme un joue au ping-pong; François Vignes et Thierry Guilabert s’en donnent à coeur joie. Ils nous offrent à leur manière une magnifique pérégrination dans l’île de lumière.

Avis de Marnie

De trouvailles sympathiques en personnages attachants… et oui, ce n’est pas pour l’intrigue somme toute issue du roman noir archiclassique qu’il faut apprécier ce roman ! Le privé désabusé de base qui retrouve son amour d’enfance, est peut-être le thème le plus lu dans ce genre !

Ce qui retient en fait l’attention, c’est l’écriture enthousiasmante des auteurs. François Vignes et Thierry Guilabert font appel à leur solide culture du film noir pour nous offrir ce joli mais franchement trop court hommage. Même si on peut tout de même leur reprocher de laisse tomber sans explication quelques bonnes pistes.

Le style flirte du côté de Dashiell Hammett mâtiné d’Audiard, le tout dans une verve jubilatoire où certaines fines réflexions voisinent avec des remarques brèves de comptoirs. L’ensemble est un joyeux fouillis d’idées et d’action qui partent de partout, n’aboutissent pas toujours, s’entremêlent et laissent la place à une belle galerie de sentiments.

En effet, les auteurs sont doués pour faire passer l’émotion, pour planter une atmosphère… Le décor ? L’île d’Oléron où l’on vous parle d’huitres tout en laissant couler le bon vin. Les clichés foisonnent, certes, cependant ils sont totalement assumés pour le plus grand plaisir du lecteur.

Ecrit bien évidemment à la première personne, comme toute histoire de privé qui se respecte, les rencontres avec des personnages pittoresques constituent les meilleurs passages… Mais aussi comme la réflexion sur l’enquête aidée par l’irruption de personnages fictifs célèbres sortis tout droit de la littérature de genre ou du film noir. Woody Allen était bien conseillé métaphysiquement par Humphrey Bogart pendant toute la durée de Play it again Sam

Une centaine de pages… le tout lu en une heure, c’est tout de même très court ! François Vignes et Thierry Guilabert auraient pu développer, en rajouter sans que cela nuise au rythme ou au style. Mais ne boudons pas notre plaisir, car il s’agit en fait de plaisir ici, à déguster bien évidemment avec un verre de Petrus à la main… et non destiné à l’usage qu’en ont fait nos deux auteurs !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 106
Editeur : Pascal Galodé
Collection : Polars
Sortie : 23 juin 2011
Prix : 15 €