Collection Blanche : avril 2011

Nick Bellini, médecin et millionnaire de Joanna Neil

Présentation de l’éditeur

En visite chez son père, Katie Logan est profondément troublée par l’homme que ce dernier lui présente : le Dr Nick Bellini, un riche médecin au charme irrésistible. Aussi se laisse-t-elle aller au plaisir d’être courtisée par ce gentleman accompli…

Hélas, le conte de fées se transforme vite en cauchemar, quand elle découvre que Nick ne cherche à la séduire que pour parvenir à ses fins : racheter le vignoble appartenant à la famille Logan depuis des générations…

Avis de Marnie : avis –

Décidement, si Joanna Neil possède parfois de bonnes idées, il lui est très difficile d’écrire une histoire adulte et réfléchie. Ce roman souffre d’incohérence chronique avec un héros médecin urgentiste capable de diriger une énorme exploitation viticole, et même un hôtel en prime. Même Superman n’y arriverait pas ! Quant à Katie, la voici pédiatre, venue en Californie pour être proche d’un père qu’elle sait malade. La jeune femme ne l’a pas vu depuis vingt ans, et manque de chance, il dépérit sous ses yeux alors qu’elle ne sait faire que se tordre les mains, enfin quand elle prend contact avec lui, soit une fois toutes les quinzaines.

Tout le monde estime et adore même Jack, le père de Katie, alors qu’il se montrera faible et lâche jusqu’au bout, et son attitude pour le moins peu honorable ne sera même pas expliquée. Les réactions contradictoires de la jeune femme vont très vite fatiguer le lecteur, comme son agressivité constante envers le héros qui ne mérite pas du tout d’être traité comme cela.

Le contexte médical prête même à sourire, puisque chacun des deux héros, qui sont tout de même médecins, explique à l’autre des maladies avec les symptômes comme si l’auteur avait ouvert le Vidal et piocher quelques noms au hasard. Il existe pour un écrivain des façons nettement plus fines, plus habiles, et plus réalistes de construire un arrière-plan digne de ce nom.

Maladroit, peu intéressant et surtout très ennuyeux !

Un mariage tant attendu, d’Abigail Gordon

Présentation de l’éditeur

Humiliée par son fiancé, qui l’a quittée pour une autre le jour même de leur mariage, Amélie s’est juré de ne plus jamais accorder sa confiance à un homme. Pour oublier cette cruelle trahison et repartir de zéro, elle accepte un poste de médecin remplaçant dans un petit village du Devon. Mais à peine arrivée à Bluebell Cove, elle sent une force irrépressible la pousser vers son confrère, le Dr Leo Fenchurch – connu pour collectionner les conquêtes…

Avis de Marnie : avis +

Même si nous sommes très loin de la romance médicale du siècle, cette histoire possède au moins le mérite de retenir vraiment notre attention. De plus, Abigail Gordon écrit dans un style frais et spontané qui emporte notre adhésion. Troisième atout, elle met en scène une héroïne française mais n’utilise aucun mais alors aucun cliché pour lui donner une sorte d’authenticité. Non, ce qui intéresse visiblement l’auteur, c’est de projeter Amélie dans un univers inconnu où elle se sentira quelque peu perdue.

Le chaud et le froid insufflés à tour de rôle par Leo, dans sa relation avec Amélie, sont vraiment un peu trop nombreux, étirant quelque peu cette histoire qui aurait mérité des rebondissements plus attrayants, toutefois, les réactions d’une franchise inattendue de la jeune femme sauvent le tout de l’agacement. A chaque fois, Amélie révèle des éléments de sa vie avec une sorte de naïveté confondante, ce qui la rend profondément attachante.

Enfin, le contexte est particulièrement bien planté. Les personnages secondaires réussissent à être intéressants malgré le peu de place laissé dans ce format court. Quant aux cas traités, les termes médicaux comme les traitements sonnent justes.

Petit bémol, lorsque l’on demande à l’héroïne comment elle trouve le système médical britannique, elle répond avec un grand sourire qu’il est parfait, comme elle ordonne immédiatement nombre d’examens, sachant ou et comment diriger ses patients, avec une maestria qui laisse pantois le lecteur lorsque l’on connaît les énormes différences qui existent entre les gestions françaises et anglo-saxonnes. D’autres auteurs comme Maggie Kingsley, Carol Marinelli ou Meredith Weber n’hésitent jamais à pointer du doigt les dérapages ou les dérives de ce système médical. Un peu de réalisme et de sérieux auraient constitué, particulièrement ici un atout supplémentaire !


La famille rêvée du Dr Flynn de Sue Mackay

Présentation de l’éditeur

Lorsqu’il apprend qu’un enfant est né de sa brève liaison avec Abby, deux ans auparavant, Kieran sent l’incompréhension et la colère l’envahir : pourquoi la jeune femme lui a-t-elle caché l’existence de son fils ?

Pourtant, malgré sa rancœur, il veut à tout prix rattraper le temps perdu, et jouer auprès de l’enfant le rôle qui lui revient. Mais comment convaincre Abby de lui faire une place dans sa vie, alors qu’il a jadis refusé de s’engager avec elle ?

Avis de Marnie : avis +

Second roman, seconde traduction immédiate… décidément, les Français misent sur Sue Mackay, et ils ont bien raison. Même si ce récit est peut-être un peu trop classique, un peu trop sage, l’auteur parvient, grâce à un habile dosage d’émotion et de spontanéité, à apporter à ce scénario qui sent le déjà vu, une vraie fraîcheur. Le format est parfaitement exploité, sans temps mort, rythmé par les visites de Kieran à cette famille qui semblait jusqu’ici ne pas avoir besoin de sa présence.

L’atout principal de cette histoire, est centré sur la découverte par cet irlandais de la Nouvelle-Zélande. Non seulement, il apprend qu’il a un fils, mais il doit faire face à des us et coutumes différents, un autre rythme de vie, d’autres paysages, d’autres amis. Les personnages secondaires constituent encore un plus, soit une touche de naturel et de simplicité très bien venue. Avec ces fermiers et ces petites gens, nous sommes à l’opposé de l’esprit « tycoon » qui fait rêver. La médecine rurale et l’entraide ne sont pas un vain mot ici.

Tout cela a un petit goût « province » très sympathique, En fait, Sue MacKay soigne vraiment son écriture, et le seul reproche que nous pouvons lui faire, c’est de justement trop contrôler ce scénario. Il manque un peu de souffle, de force et de grands sentiments. Elle ne parvient à faire exacerber les sentiments que lorsque Kieran s’approche des enfants. Sa description de tout le ressenti est très moderne puisqu’elle joue sur la vulnérabilité et la tendresse que l’on devine chez notre héros. Un auteur à suivre…

Deux coeurs au défi d’Alison Roberts

Présentation de l’éditeur

Anna est furieuse. Elle vient d’apprendre que le Dr Luke Davenport allait reprendre la tête de l’unité de chirurgie cardiaque du St Piran’s. Ayant dirigé le service en son absence, elle apprécie peu d’être ainsi évincée.

Mais, dans le secret de son cœur, elle sait que la violence de sa réaction dissimule autre chose qu’une simple rivalité professionnelle. Hélas, elle sait aussi qu’il est inutile d’espérer : Luke fait partie de ces hommes dévoués corps et âme à leur carrière, qui ne s’autorisent que des liaisons sans lendemain…

Avis de Marnie : avis +

Quelle bonne idée d’avoir demandé aux meilleurs auteurs de cette collection d’écrire une série à multiples mains « St Piran’s », le nom de l’hôpital dans lequel travaillent nos héros, avec en fil rouge, un couple peut-être adultère dont l’histoire évolue de façon de plus en plus dramatique. Après Surprise à Penhally Bay d’Anne Fraser, voici donc l’histoire imaginée par une Alison Roberts très en forme, qui franchement nous offre une de ses meilleures romances, avec deux héros pratiquement quadragénaires, qui ne vivent que pour leur travail.

L’intrigue est sombre, dure, adulte et passionnante. Fait assez rare pour être remarqué, le final est plus amer que doux, ce qui apporte une touche d’authenticité plaisante, surtout lorsque l’on parle de syndrome post-traumatique, ici au centre du récit. Chirurgien en cardiologie et médecin militaire, Luke lutte en fait de toutes ses forces pour ne pas sombrer. Alison Roberts réussit aussi bien les passages « psychologiques », que le contexte médical, tout cela soigneusement décrit par des petits détails qui enrichissent considérablement le récit.

Il reste juste assez de place à l’auteur pour développer l’intrigue sentimentale. C’est là que se situe son coup de maître. Anna est ambitieuse, privilégiant délibérément l’aspect professionnel de son existence, qu’elle souhaite solitaire, ce qui ne la dérange pas, sans amis, ce qui l’ennuie un peu plus, et sans enfant qui ne peuvent que freiner sa carrière. Elle ne changera pas d’un pouce (et vu le format court, un volte-face aurait paru superficiel et incohérent), intégrant seulement les sentiments qu’elle porte à Luke et à un chiot dans sa vie. Inspiré, réaliste et passionnant !


Fiche Technique

Format : poche
Pages : 310
Editeur : Harlequin
Collection : Blanche
Sortie : 15 avril 2011
Prix : 6,25€