Wedding of the season – Avis +

Présentation de l’éditeur

Lady Beatrix Danbury has always known she would marry William Mallory. She’d loved him forever, and she’d never doubted he loved her, too. But when she made him choose between their life together and his lifelong dream, Will chose the latter, and left two weeks before their wedding.

Return of the duke…

Will has no illusions that Beatrix will welcome him back with open arms, but six years has not diminished his love or his desire for her. The only problem is that she’s about to marry someone else. Someone safe and predictable… the complete opposite of Will. But can he stop the wedding of the season and win Beatrix back, or is it just too late ?

Avis de Callixta

Cela faisait longtemps que Laura Lee Guhrke n’avait pas publié un roman. Elle revient en ce début d’année 2011 avec deux livres qui se suivent et se complètent. Pour ceux qui ont apprécié la série Les Jeunes filles en fleurs, nous restons dans le même monde, puisque nous allons retrouver Harry et Emma Marlowe, quelques années plus tard et dans un rôle très secondaire. Mais ce sont des amis de la famille du vicomte qui sont ici au premier plan.

Cette série débute également quelques années plus tard lors de la première année du vingtième siècle donc au tout début de la période dite edwardienne [[Edward VII régna de 1901 à 1910 et était le fils de la reine Victoria]]. Ce contexte plus rare est admirablement rendu dans le livre et est un élément fondamental du contexte mais également de l’histoire car les comportements des personnages sont typiques de leur époque.

Beatrix Danbury et William Mallory, duc de Sunderland, se sont connus et aimés toute leur vie, pourtant alors qu’ils étaient fiancés et prêts au mariage, Will a préféré partir en Egypte pour devenir archéologue, abandonnant la jeune femme quinze jours avant la cérémonie. Six ans ont passé et Beatrix est sur le point d’épouser Aidan, le duc de Trathern. Will, après des années passées en Egypte ne revient au pays que pour trouver de l’argent et repartir aussi vite, mais revoir Beatrix va faire revenir à la surface des souvenirs nombreux et bien difficiles à oublier de nouveau.

L’histoire d’amour qui unit Beatrix et Will est assez inhabituelle. Malgré un amour profond et vibrant, et de nombreux moments passés ensemble, ils ont une conception de la vie très différente. Beatrix, élevée par un père craintif et seul a toujours couvé sa fille et veut faire d’elle la quintessence de la lady britannique. Par amour mais aussi par conviction, Beatrix est entrée dans le moule préparé pour elle.

Le non-conformisme de Will, duc et totalement indifférent à ce rôle lui a toujours plu et souvent le jeune garçon qu’il était, a poussé la petite fille à se dépasser à transgresser les interdictions. Au moment, les plus graves, Beatrix a toujours choisi la raison et a refusé d’accompagner son fiancé dans une hasardeuse expédition égyptienne. Six ans plus tard, rien n’a changé véritablement et la douloureuse séparation va rejouer entre eux.

Laura Lee Guhrke va alors admirablement exploiter cette situation. Par des dialogues, brillants, elle oppose les deux amoureux qui se lancent dans de longues analyses sur leur échec mutuel et leurs désirs. A coup de provocations, de petits jeux qui font des clins d’œil à ceux qu’ils avaient lors de l’enfance et poussés par une ambiance qui leur rappelle leurs vacances d’avant, ils vont se redécouvrir, retomber amoureux. Mais voilà, Beatrix est fiancée de nouveau et c’est bien plus compliqué encore qu’auparavant.

Laure Lee Guhrke sait alors admirablement recréer une atmosphère digne de ce début de vingtième siècle. L’étouffant règne de Victoria vient à peine de se terminer et on sent les velléités d’indépendance notamment des femmes, les envies de liberté qui s’élèvent mais qui sont si difficiles à réaliser.

Elle décrit aussi cette société aristocratique anglaise qui se meurt gentiment sans s’en rendre vraiment compte. Les nobles perdent du pouvoir, ont des problèmes d’argent et se perdent dans des règles sociales d’antan entre la saison, les vacances dans l’ouest du pays, les garden parties.

Il y a aussi un douceur de vivre toute particulière dans cette période qui précède la première guerre mondiale, puisque c’est une époque plutôt prospère, sans guerre justement et qui connaît une importante et rapide modernisation des moeurs. Le travail de Laura Lee Guhrke est admirable de ce point de vue car nous avons vraiment l’impression de plonger dans cette époque bien plus originale car moins exploitée dans la romance.

Les personnages de Beatrix et de sa cousine Julia, future héroïne du roman suivant, sont totalement emblématiques du propos de l’auteur. Ces deux jeunes femmes de leur époque conduisent des voitures pétaradantes qui effrayent les campagnes, fument, s’amusent mais elles ont toutes deux dû obéir à des règles sociales bien plus anciennes. Julia a conclu un mariage de raison qui n’a rien d‘heureux et Beatrix vit sous la surveillance de chaperons et un contrôle permanent des femmes plus âgées. Ce propos vient servir l’histoire d’amour de Beatrix et Will mais est également très intéressant en soi.

Laure Lee Guhrke a un peu de mal à conclure son très bon roman, parce qu’il n’est pas facile de faire évoluer ses deux personnages l’un vers l’autre puisque leurs envies de liberté les conduisent dans des directions opposées. Mais, même si le dénouement semble un peu rapide, la qualité du récit, la beauté de cette histoire simple, l’intelligence et la vivacité des dialogues (inspirées du langage de l’époque) permettent un formidable moment de lecture.

Nous avons hâte de découvrir ce qui arrive à Julia, la cousine de Beatrix dont les outrances cachent sans doute beaucoup de souffrance. Ce roman arrive heureusement très vite pour notre plus grand bonheur !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon
Sortie : 28 décembre 2010
Langue : anglais
Prix : 5,41 €