Une vie plus loin – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Eric, jeune cadre dynamique satisfait de sa personne, se complaît dans une existence superficielle. Un soir, alors qu’il rentre d’une soirée trop arrosée, il est victime d’un grave accident de voiture. Lorsqu’il se réveille, il découvre avec horreur qu’il se trouve dans le couloir de la mort et qu’il va devoir affronter un tribunal constitué de proches décédés avant de pouvoir se réincarner. L’occasion pour lui de se livrer à une profonde introspection et de revenir sur certains événements clés de son existence.

Frais, original, émouvant et drôle à la fois, Une vie plus loin est aussi, derrière une apparente légèreté, un livre profond qui invite à la réflexion sur la Rédemption, le pardon et le sens de l’existence. Un vrai coup de cœur !

Journaliste, écrivain, Gracianne Hastoy se partage entre le pays basque et le Mexique. Elle est passionnée par l’histoire, l’Espagne et les civilisations précolombiennes. Membre de l’Académie des lettres pyrénéennes, elle est également rédactrice en chef du site littéraire www.critiea.fr. Une vie plus loin est son onzième ouvrage édité.

Avis de lady Clare

Eric Grasset, (…), victime d’une réputation désastreuse auprès de la gente féminine et, de fait, d’une certaine notoriété auprès des garçons… Tel est le portrait au vitriol de notre héros fait par l’un des personnages féminins qu’il a follement aimé et perdu. Jeune homme suffisant, freluquet arrogant, voire violent, en particulier avec les femmes et totalement imbu de sa personne, Eric Grasset ne s’attendait pas à mourir si tôt, en plus ce n’est pas ce qui était prévu pour lui…

Dans une sorte de dimension parallèle, où officie non pas Dieu mais une sorte de « maître », Azahar, Eric va être jugé sur ses actes par toutes les personnes déjà mortes qui l’ont connu, beaucoup lui en veulent et ne sont pas prêtes au pardon. Tous ses faits et gestes sont répertoriés dans un gigantesque dossier et ce n’est pas brillant… Au début, il n’ose croire à ce qui lui arrive, se forçant à y voir un délire dû à une dose trop forte de cinéphilie…

Dans ce récit à la première personne, il est évident que Gracianne Hastoy s’est beaucoup amusée à inventer ce malotru de premier ordre, comme un acteur qui jouerait un rôle de composition. Son héros est tout bonnement détestable au début, voire caricatural, et le chemin de sa rédemption semble d’autant plus long à accomplir.

L’auteur s’en donne à cœur joie, en accentuant parfois trop le trait, la langue ‘sonne’ un peu trop ‘moderne’ ou contemporaine, alors que l’on est sensé évoluer dans une espèce de dimension divine. Le texte est pétri de références populaires, télévisuelles ou encore cinématographiques, de Steven Spielberg à Harry Potter en passant par Star Wars.

Dans une mémorable analyse de sa vie déambulent comptes à régler avec son père, non-dits à lever, tendre souvenir de ses grand-parents, chagrin d’amour irrévocablement perdu… Chaque palier dépassé élève Eric vers un peu plus d’humilité.

Points d’orgue burlesques : le film de ses propres obsèques, où il voit ce que ceux qui restent pensent de lui et le dialogue incongru avec feu son chien Toby, où il commence enfin à comprendre ce que l’on attend de lui.

S’il n’y a pas de religiosité dans ce texte, il y est cependant beaucoup question de réincarnation. Nous sommes dans un monde (un peu loufoque, il faut le reconnaître, ce qui n’est pas un défaut, bien sûr) où l’homme est jugé sur chacun de ses actes et de ses sentiments en prévision de sa vie future.

Dans le roman, la Rédemption passe nécessairement par Exinia, sorte de femme d’essence divine, un passage dans ‘la chambre de l’oubli’ et une nouvelle existence recommence, le raccourci peut sembler toutefois vite expédié et un peu trop naïf. Tel sera le chemin parcouru par Eric.

Les derniers chapitres sont sans aucun doute la partie la mieux maîtrisée, la plus intéressante et la plus fouillée du roman. L’auteur nous narre comme une confidence cette vie qui sera point par point le contraire de celle d’Eric l’arrogant. Nous n’en dévoilerons pas plus, mais le texte s’habille alors d’une jolie parure de conte, jusqu’aux dernières lignes en forme de clin d’oeil à la manière d’un Ouroboros[[le serpent qui se mord la queue, symbole du cycle éternel de la nature]].

Fiche technique

Format : broché
Pages : 280
Editeur : Cogito
Sortie : 24 mars 2011
Prix : 18 €