Un espoir aux boucles blondes – Avis +

Présentation de l’éditeur

S’il ne tenait qu’à lui, CJ ne laisserait pas Liam, son fils de trois ans, approcher de trop près Janey Wilson. D’accord, c’est pourtant bien lui qui a embauché la jeune femme pour s’occuper de sa boutique. Mais l’air à la fois secret et blasé de Janey, ses tenues à la fois sombres et provocantes, lui rappellent cruellement la mère de Liam, une fille qui n’a pas été fichue d’élever leur fils, et symbole d’une période de sa vie troublée que CJ désire oublier.

Seulement voilà, dès les premiers jours, le petit Liam montre beaucoup de tendresse pour Janey. L’enfant, alors qu’il s’obstine toujours à rejeter son père, tisse au contraire des liens de complicité avec la jeune femme, et ne demande qu’à se faire aimer d’elle. Reprenant espoir pour Liam, mais blessé par son entente avec Janey, CJ ne voit pas d’autre choix que de côtoyer plus souvent la jeune femme.

Avis de Marnie

Après Mystérieux comme l’amour, paru dans la collection Prélud’ en avril 2010, voici le deuxième volume de la trilogie de Mary Sullivan, mais aussi second roman écrit par ce tout nouvel auteur qui confirme son indéniable talent. Pour l’apprécier, disons-le dès le départ, il faut aimer les bons et vrais mélos. Heureusement, cet écrivain sait éviter le pathos, grâce à un ton plus « réaliste » que tragique. De plus, elle fait preuve d’une certaine originalité en choisissant une héroïne hors du commun.

En effet, la quatrième de couverture montre une certaine retenue en parlant de tenues sombres et provocantes. En fait, nous retrouvons l’émouvante Janey, la mère adolescente d’une enfant malade, personnage secondaire de la première histoire. Mélange de punk et de grunge « gothique », avec piercings, tatouages et tenues noires agressives, elle détonne dans cette charmante bourgade du Montana… Ordinary ne porte pas ce nom pour rien !

Les gens se méfient de cette jeune femme grossière qui cache derrière ce look impressionnant, la terrible souffrance d’avoir perdu sa fille mais aussi un mal être intérieur. Seulement, la description faite par l’auteur de cette jeune femme est nettement plus nuancée et profonde que cela. Sa façon de se nourrir, de vouloir être comme tout le monde, de simplement aller placer de l’argent sur un compte bancaire… tous ces petits détails rendent Janey profondément attachante et émouvante.

CJ n’est pas non plus un héros comme les autres. Comme nous avions déjà pu le remarquer dans le premier roman, Mary Sullivan met en scène des « petites gens » avec une petite existence tranquille, de bals du samedi soir, supportant des difficultés financières comme tout un chacun. Notre héros a seulement 26 ans et se retrouve en conflit ouvert avec son propre père. Ses actes et sa volonté de paraître mature sont contrebalancés par des réactions juvéniles qu’il ne maitrise pas encore.

Il se débat dans de multiples problèmes, entre les services sociaux qui veulent prendre son fils, l’Etat qui veut recouvrer les arriérés d’impôts du ranch qui ne rapporte plus rien… et son petit garçon de trois ans, Liam qui déteste son père sans que l’on en comprenne la raison. Ce n’est pas l’attirance immédiate qu’il ressent pour « une mauvaise femme » qui va lui apporter la tranquillité !

Peu à peu, une relation forte et fragile à la fois va se nouer entre nos deux héros profondément traumatisés par leur passé plus que difficile. Chacun va aider l’autre à surmonter ses problèmes. En fait, Mary Sullivan possède assez de subtilité pour mettre l’accent sur le passage très intéressant (et très peu traité dans la romance actuelle) entre l’adolescence et l’âge adulte. Plus que l’amour, ce sont leurs aspirations professionnelles et personnelles que Janey et CJ vont enfin réussir à trouver. L’évolution est parfaitement maîtrisée, ce qui rend cette romance encore plus réussie que la précédente.

Vivement le troisième opus !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 305

Editeur : Harlequin

Collection : Prélud’
Sortie : 1 janvier 2011
Prix : 5,50 €