Lors de sa parution en 1883, ce roman d’Emile Zola fut qualifié avec mépris de « roman de gare ». Il est vrai que cette histoire d’amour « qui finit bien » entre une petite vendeuse et le grand patron d’un magasin avait de quoi faire rêver !Il ne faut pourtant pas oublier la critique sociale, soit la loi du marché avec cette première grande surface qui ruine tous les petits commerçants aux alentours…
Cette honnête adaptation de l’avocat André Cayatte qui montrera dans toute son œuvre une soif de justice, met bien l’accent sur le contexte difficile, mais c’est l’interprétation de Michel Simon, en petit boutiquier amer qui reste l’atout principal de ce mélodrame.
Certes, la relation sentimentale entre Albert Préjean (excellent en amoureux transi) et la fraîche Blanchette Brunoy (la jeune première la plus intéressante de l’époque) est sympathique, comme l’intervention des seconds rôles comme Susy Prim, Jean Tissier et Georges Chamarat ; cependant, comme toujours, Michel Simon vole la vedette à tout ce petit monde, avec son jeu étonnamment moderne et sa grandiloquence émouvante !