The surrender of a lady – Avis +

Présentation de l’éditeur

THE PRICE OF PASSION… Sold. With one word, Lady Elena Ravenscliffe’s destiny changes forever. Forced into Constantinople’s slave market to pay off her late husband’s debts and save her son, Elena reinvents herself as Jinan—a harem girl adored by the rich lords who bid on her favors. But one man instantly sees through her façade.

…IS COMPLETE SURRENDER Griffin Summerfield, Marquess of Rothburn, let Elena slip through his fingers years ago. When he recognizes her on the auction block, he pays an outrageous sum to possess her even if it is for a short period of time. But when his deadline looms, Griffin will risk all in a desperate bid to make her his—and his alone…

Avis de Callixta

Tiffany Clare est une nouvelle venue dans la romance historique et elle commence plutôt brillamment mais avec un livre qui n’est pas facile et surprend par son aspect dur, parfois.

Sans doute vous souvenez-vous des romances d’antan où une jeune femme blanche était enlevée pour être enfermée dans un harem barbaresque. Sous la plume de Bertrice Small, cela a donné des livres complaisants avec des jeunes femmes qui faisaient passer cette expérience plus que difficile pour des initiations érotiques. Tiffany Clare va donner sa version de cette histoire grâce à Elena Ravenscliffe et cela n’a rien à voir.

Elena a vingt-quatre ans quand sa vie va basculer. Elle a accompagné son mari à Constantinople où il continue à jouer l’argent qu’il n’a pas, comme en Angleterre. Un pari plus hasardeux que d’autre va livrer Elena à un groupe de trafiquants qui va la vendre à un Anglais au service d’un prince turc, un des nombreux fils du sultan. Amir a son propre harem qu’il ouvre périodiquement à ceux qui aiment des prostituées raffinées et superbes. Elena va y entrer et devenir Jinan. C’est là que des années plus tard son amour de jeunesse va la retrouver.

C’est en réalité un superbe portrait de femme qu’offre Tiffany Clare. L’une des premières difficultés est la construction du roman. Beaucoup de lectrices n’apprécient guère que le héros et l’héroïne partagent peu de scènes, or pendant toute la première partie, nous avons droit à une explication totalement nécessaire de ce que vit Jinan et ce qui va profondément la transformer.

Elle est arrivée avec son fils, encore bébé et la promesse de pouvoir le garder avec elle va la pousser à accepter ce que son éducation lui a toujours interdit mais plus encore, elle décide de changer en profondeur, volontairement et impitoyablement pour conserver un peu de dignité.

Ce passage est d’une grande finesse montrant comment elle se plie à ce que l’on exige d’elle et gomme toute sa personnalité d’avant, adoptant coutume, religion, morale du harem turc. Ce très beau portrait ferait presque oublier Rothburn, maladroit et passionnément amoureux. Lui aussi a eu un passé compliqué qui l’a conduit à Constantinople puis à Corfou où réside la jeune femme. C’est un héros qui ne manque pas d’intérêt.

Le cœur du livre va être bien-sûr les retrouvailles avec son premier et unique amour, Griffin Summerfield, marquis de Rothburn. Tout est alors extraordinairement compliqué puisqu’ils ne peuvent presque plus se comprendre. Entre les non-dits du passé et les changements intervenus chez Elena, ils ne se retrouvent que sur un plan physique, passionné mais bien insuffisant pour pouvoir s’aimer.

A travers de nombreuses péripéties, ils vont finir par s’accepter, se comprendre, le chemin le plus dur étant celui de Griffin qui ne découvre que tardivement qu’Elena a disparu sous Jinan. L’analyse psychologique est fine. Le personnage qui a transformé Elena, Amir est remarquablement campé, de façon pas du tout caricaturale. Il n’est ni cruel ni dépravé, n’a sans doute jamais voulu faire de mal à la jeune femme, mais a commis des dommages irréparables et son rôle est très intéressant à observer.

Certains passages sont crus et presque violents dans les images qu’ils évoquent alors qu’il n’y aucune description trop graphique. A travers la vie d’Elena c’est le sort de ses femmes soumises à la volonté des hommes qui est décrite.

Le dénouement est long à venir et plutôt nuancé même si l’épilogue veut finir sur une note très optimiste. Tiffany Clare a en tous cas choisi un thème difficile qu’elle a traité sans faiblesse ni sensationnalisme. Son écriture fluide et élégante contribue beaucoup à la réussite du roman et nous fait attendre avec impatience la suite de son œuvre qui sera consacrée à un ami de Rothburn, qui a quitté l’Angleterre avec lui et retourne au pays, près de sa femme, après douze ans de séparation.

Fiche Technique

Format : poche
Pagex : 336
Editeur : Saint Martin’s Press
Sortie : 4 octobre 2010
Langue : anglais
Prix : 5,79 €